Ce jour, les étudiants du Département Economie à l’Université d’Antananarivo organisent une manifestation d’interpellation sur le parking de la Faculté DEGS.
Trop c’est trop. Alors que les Malgaches ne cessent de lancer des cris de détresse face à la flambée des prix du riz et à l’inflation généralisée, le président Hery Rajaonarimampianina préfère continuer son « Tour du monde ». Ayant été présent au Ve Sommet Union européenne – Union africaine qui a pris fin hier à Abidjan en Côte d’Ivoire, le Chef de l’Etat poursuivra son voyage au Japon pour une visite officielle prévue se dérouler du 3 au 7 décembre prochain. Laissant la population à leur propre sort. A l’allure où vont les choses, la flambée des prix du riz risque de provoquer une explosion sociale. Ce jour à midi, les étudiants du Département Economie à l’Université d’Antananarivo organisent une manifestation sur le parking de la Faculté DEGS à Ankatso pour interpeller les responsables étatiques sur cette flambée devenue insupportable des prix du riz. Une initiative très saluée sur les réseaux sociaux. Cette première manif sera réservée aux enseignants et aux étudiants dudit Département. Un rassemblement ouvert à tous les concitoyens n’est toutefois pas à écarter dans les jours qui viennent. Actuellement, le riz, connu comme l’aliment de base des Malgaches s’achète à 2 500 Ariary le kilo et 650 Ariary le « kapoaka ». Une augmentation record si l’on fait la comparaison avec les différents régimes qui se sont succédé au pays. Faut-il rappeler qu’en 2014, au moment de l’accession au pouvoir du président Hery Rajaonarimampianina, le prix d’un kilo de riz était de 1500 Ariary. Une hausse d’environ 65% donc. Cela risque d’ailleurs de s’alourdir en cette période des fêtes de fin d’année.
« Vary mora ». Pour le moment, le Gouvernement dans son ensemble et le Ministère du Commerce en particulier reste impuissant par rapport à cette flambée des prix du riz. En quatre ans de pouvoir, le régime « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » a connu quatre ministres du Commerce, à savoir Henri Rabesahala, Narson Rafidimanana, Tazafy Armand et Chabani Nourdine. Pourtant, jusqu’ici, aucune solution concrète n’a été apportée. Durant la période transitoire en 2010 – 2011, le régime Andry Rajoelina a lancé le projet « Vary mora » et « Tsena mora » pour faire face à la flambée des prix. Même si le projet n’avait pas fait l’unanimité, la population a quand même pu s’acheter du riz à 900 Ariary le kilo. Pour éviter une explosion sociale, le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » devrait trouver une solution dans l’immédiat. Pour l’heure, le numéro Un d’Iavoloha semble plutôt occupé et préoccupé par les voyages à l’étranger. C’est probablement ces déplacements trop fréquents à l’extérieur qui empêche le président Hery Rajaonarimampianina de connaître la réalité socioéconomique du pays. L’année dernière, lors d’une conférence de presse qu’il a tenue en marge du Sommet humanitaire d’Istanbul, le Chef de l’Etat a déclaré : « Prouvez-moi que les Malgaches sont pauvres et s’appauvrissent ». Pourtant, selon une étude menée par la Banque mondiale, 92% des Malgaches vivent sous le seuil de la pauvreté avec moins de deux dollars par jour et par personne. En tout cas, si les dirigeants actuels songent réellement aux intérêts de la population et non à leurs intérêts et avantages personnels, les budgets des voyages présidentiels et l’argent servant à financer les congrès régionaux et autres activités du parti HVM devraient être affectés à la recherche de solutions contre la hausse des prix du riz, des carburants et des produits de première nécessité.
Davis R