On dirait que le vol de bœufs n’intéresse plus les bandits des grands chemins ou « dahalo ». Ce qui s’est passé dans le district de Tsaratanàna avant-hier laisse penser que dans les zones réputées comme étant dangereuses en matière de banditisme rural motivé par le vol de bovidés, la situation n’est plus comme avant. La mentalité des « dahalo » a évolué pour ne pas dire que ces derniers ont adopté une pratique tout à fait contraire aux us et coutumes des tribus où le vol de bœufs est pris comme étant une culture traditionnelle. Telle est la tribu Bara. Chez les Bara, la tradition stipule que le vol de bœufs marque la virilité. Un homme doit s’aventurer dans le vol de bœufs pour confirmer sa puissance et surtout sa supériorité dans la société. Cette conception a changé. Si les « dahalo » ne s’intéressaient auparavant qu’aux zébus, actuellement, ils s’adonnent aux actes de banditisme purement et simplement. Ils saccagent tout dans le village où ils attaquent pour ne pas dire que ce ne sont plus les originaires de ces régions, qui estiment que leur survie et leurs valeurs sociales dépendent essentiellement de l’élevage de bœufs, ils ont sévi dans la ville de Tsaratanàna, avant-hier. Selon les informations, une trentaine de bandits armés de fusils de chasse ont assailli le chef-lieu de ce district. Ils ont saccagé plusieurs magasins et épiceries tout en agressant les propriétaires. Ainsi, le bilan provisoire de cette attaque fait état des quatre blessés graves. Ce qui est étonnant dans cette histoire est d’entendre qu’aucun élément des forces de l’ordre alors que des gendarmes existent dans la localité, n’est intervenu lors de cette attaque.
T.M.