Semblant de retour au calme à Ikongo. Hier, les membres du Syndicat des agents pénitentiaires ont déclaré que leurs cinq confrères pris en otage par la foule qui a pris d’assaut la prison, ont tous été libérés. Cependant, pour l’heure, les 120 détenus qui se sont échappés sont toujours en cavale. Dans un communiqué, le Syndicat des Magistrats de Madagascar a condamné fermement cet évènement. « Forcer un établissement pénitentiaire de cette manière en vue de lyncher des détenus constitue une double infraction, non seulement de révolte, mais aussi de tentative de meurtre, quels que soient les motifs ». Le SMM de réitérer que « les vindictes populaires ne résoudront pas le mal être généralisé dans le pays, et que s’entretuer de cette manière ne nous rendra pas plus en sécurité, ni les biens ni les personnes ». Conscients de l’existence de la corruption au niveau de la Justice, le syndicat des magistrats de soutenir : « En tant qu’être humains, nous comprenons que les décisions sont incomprises et les lois complexes et méconnues, mais nous faisons déjà des efforts aux fins de rétablir la confiance en la Justice ». En quelque sorte, le SMM reconnaît que la corruption au sein de l’Administration judiciaire est à l’origine des cas de vindictes populaires qui se succèdent à travers Madagascar.
Corruption. Par ailleurs, dans une publication sur son compte Facebook, le « Syndicat des Magistrats de Madagascar » accuse indirectement le député élu à Ikongo d’avoir encouragé la population locale à ne pas faire confiance à la Justice. Ayant dénoncé la corruption au niveau du tribunal local, le député élu sous les couleurs du MAPAR est accusé d’avoir lancé une incitation à la révolte contre les magistrats et les agents pénitentiaires. A l’allure où vont les choses, cette affaire risque de prendre une tournure politique. D’autant plus que dans son communiqué, le SMM exige que des mesures concrètes soient prises par le président Hery Rajaonarimampianina et le Conseil Supérieur de la Magistrature « en tant que garant de la Justice pour préserver l’intégrité tant physique que morale et matérielle des magistrats, ainsi que leurs familles, et de veiller à ce que des mesures de prévention et de sanction soient établies afin de lutter contre les atteintes à l’encontre de la Justice ».
Davis R