
Qui a peur de qui ? La réponse à cette question commence à être claire à l’approche des prochaines échéances électorales.
Reprise de l’escalade verbale entre le président national du HVM et l’ancien président Marc Ravalomanana. Mais cette fois-ci, les propos des deux parties s’apparentent à des attaques personnelles qui ressemblent à une véritable déclaration de guerre à un an de la prochaine élection présidentielle. Le président national du parti au pouvoir Rivo Rakotovao a martelé que ceux ou celles qui font l’objet des condamnations judiciaires et qui ont failli à leur devoir fiscal envers l’Etat ne seront pas autorisés à se porter candidat. C’est une allusion directe à Marc Ravalomanana qui a demandé au président du Sénat de ne pas confondre une « personne physique » (sa personne) à une « personne morale » (Tiko). Le président national du TIM qui vient de faire un succès populaire dans le district de Betafo n’a pas en tout cas tardé de réagir. Hier, il a réitéré depuis Faravohitra qu’il a été condamné à l’époque par une juridiction incompétente et que le Groupe Tiko n’a pas pu régler ses arriérés fiscaux à cause de la crise politique de 2009 dont il a été victime. L’ancien président de répondre directement à Rivo Rakotovao : « Vous avez parlé de l’Etat de droit, est-ce que votre accession à la présidence du Sénat a respecté la loi ? A ma connaissance, non. Il n’y a eu à Anosikely ni élection, ni désignation. Vous vous êtes auto proposé à la présidence du Sénat. Tous les micmacs ont été faits en une heure et 30 minutes seulement. »
Candidat d’Etat. Marc Ravalomanana a lancé un défi au parti au pouvoir : « Si le HVM s’estime être un parti fort, qu’il laisse aux autres de s’exprimer librement et que le régime cesse de s’acharner contre les maires TIM. ». L’ancien président a notamment interpellé les dirigeants sur la nécessité de se conformer à la Constitution et aux lois dans tout ce qu’ils entretiennent. « Si tout le monde se conforme à la Constitution et se plie aux exigences de l’Etat de droit, les futures élections vont se dérouler sans problèmes. La transparence fait partie de ces exigences de l’Etat de droit. Or, cette transparence manque dans le processus d’élaboration des projets de loi sur les élections. », a-t-il dénoncé. Avant d’enfoncer le clou : « Arrêtez l’hypocrisie politique. Je préfère rompre complètement le dialogue que vivre dans l’hypocrisie. Le TIM a toujours prôné le dialogue et nous ne dévions pas de notre ligne de conduite. Ce que nous sommes en train de faire, c’est d’écouter et de dialoguer avec les autres forces politiques pour que les futures élections soient crédibles et inclusives. » Bref, l’atmosphère politique devient de plus en plus délétère à l’approche de la prochaine élection présidentielle. Et à l’allure où vont les choses, le parti au pouvoir fera tout pour disqualifier avant la course les concurrents qui ont la chance d’écraser le candidat d’Etat.
R.Eugène