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jeudi, juillet 3, 2025
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Présidentielle : Les ministres coachs en précampagne !

A quelques mois de la présidentielle, les ministres coachs sont d’ores et déjà en précampagne au détriment des fonctions et des responsabilités dont ils ont la charge.

C’est une autre règle non écrite au même titre que le notoire concept de « l’équilibre régional ». Il s’agit de ces ministres coachs des régions qui, actuellement, sont en précampagne pour le chef de l’Etat Hery Rajaonarimampianina. Néanmoins, il faut noter que cette pratique ne date pas de cette république. Lors du second mandat avorté de l’ancien président de la République, Marc Ravalomanana, la mission desdits ministres coachs était axée à des fins électorales. Pour Hery Rajaonarimampianina, abandonner cette pratique est loin d’être une option.

Propagande. Avec ses ministres coachs, le chef de l’Etat actuel espère faire un clin d’œil aux électeurs qui, loin de se tromper, connaissent et vivent les grandes difficultés que les dirigeants font semblant de ressentir. La liste est loin d’être courte pour des ministres coachs des 22 régions et ce qu’ils accomplissent pour le numéro Un d’Iavoloha. Mais ces derniers temps, trois d’entre eux ont brillé par leur participation. Neypatraiky Rakotomamonjy, ministre des Postes, des Télécommunications et du Développement Numérique – coach de la Région Ihorombe – a récemment offert un poste téléviseur  et un accès au Canalsat à l’EPP et au CEG de la Commune Mahaboboka Tuléar. Pour lui, ce don s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la promesse du chef de l’Etat, Hery Rajaonarimampianina lors des différentes inaugurations dans cette ville.

Ampanjaka. Mais ce n’est pas tout. Tazafy Armand, ministre de l’Industrie et du Développement du Secteur Privé – coach de la Région Atsimo Atsinanana et Nourdine Chabani, ministre du Commerce et de la Concurrence et coach de la Région Anôsy, sont à la conquête des « Ampanjaka » et des « Olobe ». En effet, lors d’un événement devant s’inscrire dans le cadre de la célébration de la nouvelle année, les deux ministres ont profité – dans chacune de leur région – de donner quelques enveloppes à ces « Ampanjaka ». Une manière pour le régime, comme ses prédécesseurs, de chercher des voix et d’asseoir son autorité à travers ces « Ampanjaka » à qui les populations locales accordent une grande considération.

Approche tribaliste. Il est loisible de bien noter que du temps de Ravalomanana, les coachs n’étaient pas forcément des originaires des régions dont ils occupaient. Par conséquent, il se pourrait qu’ils connaissent moins les réalités de ces régions. Pour Hery Rajaonarimampianina, chaque ministre « occupe » chaque région dont il/elle est originaire. Cette pratique tend à accentuer une approche tribaliste du développement dans la mesure où ces ministres coachs ont tendance à favoriser leur région. Et pourtant, au niveau national, les résultats restent non seulement moins fulgurants mais aussi et surtout loin d’être palpables. Là encore, la liste est loin d’être exhaustive.

Code électoral. Les articles 46 à 49 de l’actuel code électoral qui reste toujours en vigueur prévoient les règles relatives à la campagne électorale. Pourtant, pour l’énième fois, nonobstant le fait, que le parti au pouvoir n’ait pas encore présenté un candidat à la présidentielle et bien que les campagnes électorales n’aient pas encore commencé, l’égalité de chances de tous les candidats – prévue par ledit code – paraît déjà transgressée. Les médias publics demeurent les voix de leurs maîtres, et les dépenses inhérentes aux multiples gesticulations des ministres coachs sont soldées aux frais de l’Etat. Un autre moyen de renforcer l’Etat de non-droit qui ne fait que sombrer le pays dans la pauvreté culturelle et économique.

Aina Bovel

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