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vendredi, juillet 4, 2025
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Mahafaly Olivier : Non respect de l’obligation de neutralité de l’Administration

Le PM a saisi la cérémonie de présentation de vœux des membres du gouvernement pour faire savoir que le président Hery Rajaonarimampianina sera candidat à sa propre succession en 2018. Annonçant la couleur aux ministres présents.

En plus d’une maladresse qui relève du politiquement incorrect, la déclaration du locataire de Mahazoarivo est une entorse à l’article 65 paragraphe 10 de la Constitution qui dispose que « le Premier ministre, chef du gouvernement est le chef de l’Administration ». L’article 39 de la Constitution de stipuler que « l’Etat garantit la neutralité politique de l’Administration, des Forces Armées, de la Justice, de la Police, de l’Enseignement et de l’Education ». Or, les ministres responsables de ces domaines soumis à une obligation de neutralité politique étaient tous présents avant-hier à Mahazoarivo. Se mettant presque tous en mode « cravate bleue » qui est devenue un symbole de ralliement au parti au pouvoir.

Nomenklatura bleue. Des membres du gouvernement en charge de ministères de souveraineté n’hésitent pas à arborer ce signe d’allégeance ou d’appartenance au HVM comme pour signifier qu’ils sont avec le président candidat. Du moins, tant qu’ils sont au gouvernement car des ministres limogés ont rangé dans les placards la cravate bleue et dans les tiroirs la carte bleue. Rien à voir avec la carte bancaire de la même couleur quoique le fait de ne plus faire partie de la Nomenklatura bleue ait forcément des impacts sur le pouvoir d’achat ou la capacité de paiement des ex-ceci ou des anciens cela.

Aux frais de la princesse. Bon nombre de ministres nagent dans le bleu pour éviter la traversée du désert. A cette fin, ils n’hésitent pas à user et à abuser des prérogatives de puissance publique pour mener une campagne avant la lettre aux frais de la princesse. Pour la petite histoire, cette expression puise son origine au XIXème siècle où l’on avait l’habitude de donner des réceptions dans des salons. Les invités pouvaient y passer un moment agréable sans dépenser un rond. Des boissons à la nourriture, tout était offert par la maîtresse de maison. D’où l’expression « aux frais de la princesse » qui reste et demeure d’actualité avec les princes qui nous gouvernent. A la seule différence que les gouvernants trinquent, et les gouvernés paient les pots cassés. Cela va être le cas jusqu’à l’ouverture officielle de la campagne électorale durant laquelle il est en principe, « interdit à tout fonctionnaire non candidat, d’autorité civile, ou militaire, à toute autorité politique de faire de la propagande en vue de voter pour un candidat sous peine de sanctions pénales et disciplinaire».

Huit mois de précampagne. D’après les autres balises habituelles, toute inauguration officielle est interdite pendant toute la durée de la campagne. Est également interdite, l’utilisation des biens publics notamment des voitures administratives à des fins de propagande ». En attendant, la précampagne aux frais de la princesse continue pendant au moins 8 mois. Jusqu’au coup d’envoi officiel de la propagande qui sera donné le 25 octobre au plus tôt et le 25 novembre 2018 au plus tard. En effet, la campagne électorale pour le premier tour de l’élection présidentielle commence, 30 jours avant la date du scrutin. Soit le 25 novembre au plus tôt ou le 25 décembre au plus tard, car selon « l’élection du président de la République a lieu 30 jours au moins et 60 jours au plus avant l’expiration du mandat du président de la République en exercice », c’est-à-dire le 25 janvier 2019. Et ce, en vertu de l’article 47 de la Constitution que le régime en place veut changer du blanc au noir en pensant que les électeurs n’y verront que du bleu.

R. O

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