Moins d’une année avant l’expiration du délai prévue pour 2019, les autorités étatiques ont du mal à exécuter le PND (Plan National de Développement), le plan d’actions concrètes ou pas (c’est selon) devant être la « Feuille de Route » de ce régime en place. Nul n’est sans savoir que les défis restent énormes. Peu d’entre eux – euphémiquement – ont connu une esquisse de réalisation. Et nous ne sommes pas non plus sans savoir que le bilan très mitigé et l’impopularité du chef de l’Etat, Hery Rajaonarimampianina, ne sont rien d’autres que des vérités de la Palice, des secrets de polichinelle. Quoiqu’il en soit, nonobstant le fait que ce ne soit guère l’heure du bilan ou presque, il est loisible de rappeler au chef de l’Etat, au Premier ministre et aux ministres du gouvernement de combat (dont on ignore toujours la portée) que le mandat du numéro Un d’Iavoloha va bientôt expirer sans avoir pu atteindre à bon escient les objectifs réalistes ou idéalistes prévus par le PND.
« Grands » défis. A priori, les défis de la Politique Générale de l’Etat (PGE) – qui, en principe, devraient être relevés par le PND et son plan de mise en œuvre – revêtent un caractère aguichant. Unité et Réconciliation nationale ; gouvernance, Etat de droit et démocratie ; lutte contre la corruption et justice impartiale font partie des premiers de ces défis. Actuellement, le processus de réconciliation nationale est mis en œuvre partiellement grâce à la mise en place du CFM (Conseil du « Fampihavanana Malagasy ») même si on ignore toujours les principales directives de cet organe dans la conduite de sa mission ainsi que ceux qui devraient être réconciliés. Pour le reste, les affaires Antsakabary et Claudine Razaimamonjy, ont, entre autres, biaisé l’Etat de droit ainsi que la bonne gouvernance tant claironnés par les autorités. Sans parler des cas de corruption qui lient les hauts responsables n’étant presque jamais inquiétés.
Second mandat. Un second mandat serait donc indispensable pour Hery Rajaonarimampianina afin de pouvoir atteindre ces objectifs. D’ailleurs, c’est plus qu’évident dans ses discours et allocutions. Pourtant, gérer les affaires de l’Etat nécessite plus de concentration, de contrôle, de compétence et beaucoup de volonté. Ce qui fait que les promesses électorales et présidentielles, les balivernes et les projets utopiques que le président de la République lance et imagine à plusieurs reprises, sans impacts concrets sur les ménages, ne méritent point un second mandat. Par ailleurs, décentralisation effective, santé pour tous sont d’autres défis à relever. Une décentralisation dont l’effectivité torpille, la santé abîmée par la peste et les différentes épidémies et maladies qui frappent les familles. Ce ne sont pas les illustrations qui manquent. En somme, avec ce résultat plus que négatif, des élections libres, transparentes et crédibles s’imposent…
Aina Bovel