Une première. C’est le constat de bon nombre de citoyens face au silence du chef de l’Etat sur l’augmentation des salaires des fonctionnaires. Effectivement, l’opinion publique n’a pas laissé cette omission inaperçue lors de l’allocution de Hery Rajaonarimampianina, président de la République, lors de la grand-messe d’Iavoloha, le 5 janvier dernier. Et pour le Cram (Cercle de Réflexion pour l’Avenir de Madagascar), le référendum constitutionnel en gestation pourrait en être une raison. Dans une déclaration en date d’hier, Joël Harison Marie René, président dudit Cram, met les points sur les « i ». « C’est lors de la campagne référendaire du « Oui » que nous allons ressentir les coûts de cette décision du chef de l’Etat », informe-t-il. Mais ce n’est pas tout. La misère et la pauvreté de la population, les sinistrés du cyclone Ava, la dépréciation de l’Ariary, l’inflation – et la liste est loin d’être exhaustive – sont mis de côté par les dirigeants, selon toujours le Cram. « Au lieu de s’en occuper, ils préfèrent organiser un référendum constitutionnel à leur profit », poursuit-il.
Financements. Une autre problématique se pose : le financement de ce référendum. « Les dirigeants actuels ne peuvent compter sur les bailleurs de fonds quant au financement de ce référendum constitutionnel à travers l’injection de nouvelles sommes d’argent dans le projet Sacem (ndlr : Soutien Au Cycle Electoral Malgache). Ils n’ont d’autres choix que de recourir aux fonds publics », avance-t-il. Nous tenons à signaler au passage que le basket fund du projet Sacem est destiné à financer toutes les élections organisées jusqu’en 2019. Néanmoins, la question relative aux éventuels référendums n’a jamais été abordée par les bailleurs. Conviendrons-nous donc à appuyer les propos du Cram jusqu’à preuve du contraire. D’ailleurs, les débats ne s’arrêtent pas là pour le cercle.
Vote du « Non ». L’histoire a toujours démontré que lors des référendums constitutionnels, le « Oui » remporte largement sur le « Non ». Mais cette fois, Joël Harison Marie René veut savoir ce qui va se passer si jamais c’est le « Non » qui sera voté. « Comment définira-t-on le sort des responsables qui ont fait preuve de diligence quant à la révision de la Constitution ? Le président de la République démissionnera-t-il dans la mesure où il aura perdu la majorité ? Procèdera-t-on à la dissolution des deux chambres parlementaires ayant voté le projet de texte portant révision de la Constitution ? ». Le Cram laisse plusieurs questionnements, mais ce qui est certain, c’est que les députés regagneront, cette semaine, les sièges de la Chambre Basse pour la session extraordinaire en vue du vote des lois électorales.
Aina Bovel