L’échiquier politique semble maintenant occupé par deux acteurs qui continueront à alimenter les chroniques des analystes dans le mois à venir. Entre les partisans du chef de l’Etat actuel et l’ancien président Marc Ravalomanana, les hostilités vont aller en s’amplifiant. Du moins, les premiers sont en train de tout faire pour intimider le second. Jusqu’à présent, l’objectif visé n’a pas été atteint, mais les tentatives de déstabilisation du rival du candidat du pouvoir vont continuer de plus bel.
Pression de plus en plus forte contre Ravalo
L’ancien président Marc Ravalomanana a été le premier à déclarer sa candidature à l’élection présidentielle de 2018 et le régime a tout de suite pris au sérieux ses prétentions de revenir au pouvoir de manière légale. Il a donc essayé de décourager toutes les initiatives que ce dernier a prises, en lui mettant à plusieurs reprises les bâtons dans les roues. Le pouvoir a gêné à de nombreuses reprises les actions de la C.U.A. dont le maire est Lalao Ravalomanana. Mais malgré cela, il n’a pas cessé de déclarer qu’il respecterait l’ordre républicain. Il a cependant continué à mobiliser ses partisans et « Dada » comme ces derniers l’appellent, a retrouvé tout son aura. Le régime a continué ses manœuvres pour l’affaiblir. La société A.A.A. qui a remplacé Tiko S.A. a été obligée de cesser ses activités pour ne pas avoir de permis de conformité environnementale et pour le non paiement des anciennes factures de la JIRAMA. Mais l’ancien président, malgré l’acharnement dont il se sent victime, a continué à proclamer son attachement au dialogue et au respect de la légalité. Mais à moins d’un an de l’élection présidentielle, les stratèges du régime ont décidé d’augmenter la pression quitte à user de manœuvres peu recommandables. Les membres du parti HVM à Toliary ont réservé à l’ancien président un accueil qui a scandalisé l’opinion. La menace d’arrestation, même si elle n’est pas expressément brandie par le pouvoir, fait partie de cette pression qui est exercée. Le régime va utiliser tous les moyens à sa disposition pour empêcher sa candidature.
Patrice RABE