
Les deux hommes l’ont célébré hier sur fond de lutte de leadership.
La journée nationale de l’assainissement pour la lutte contre la peste a été une énième occasion pour des futurs candidats à l’élection présidentielle de 2018 de mener une offensive de charme auprès de l’électorat. Le président de la République Hery Rajaonarimampianina était resté à Iavoloha. Il a participé à la célébration de cette journée dédiée à la propreté avec les habitants de Fiadanamanga, un Fokontany environnant le Palais présidentiel. Pour montrer qu’il « travaille » en cette période où le pays sombre dans une pauvreté extrême, il a lui-même pris part aux travaux d’assainissement. « Une telle prise de responsabilité est l’affaire de tous, en commençant par les autorités à tous les niveaux, y compris le président de la République. », a-t-il déclaré. Interrogé par les journalistes sur les récentes déclarations de l’ancien président Marc Ravalomanana, le président Hery Rajaonarimampianina de répondre : « L’important, c’est la stabilité politique, la paix sociale et le développement économique. Madagascar est un Etat de droit. »
Succès populaire. La menace d’arrestation à peine voilée de la ministre de la Justice n’a pas empêché Marc Ravalomanana de descendre à Andrefan’Ambohijanahary pour célébrer la journée d’hier avec les riverains du canal d’Andriantany. Il était venu avec l’équipe de la commune urbaine d’Antananarivo qui a poursuivi les travaux de dragage du canal. Marc Ravalomanana a fait un succès populaire car son arrivée a été accueillie par des cris de joie des habitants du quartier qui se félicitent d’ailleurs de l’action de la CUA. Comme Hery Rajaonarimampianina à Iavoloha, l’ancien président a également répondu aux questions des journalistes. D’un ton ironique, il a répliqué à la ministre de la Justice : « Si on m’arrête, qui va aider la population d’Antananarivo à assainir sa ville ! » Sur son éventuelle disqualification à la prochaine présidentielle brandie par le régime HVM, Marc Ravalomanana de réitérer : « Je répète qu’un président de la République en exercice ne peut être jugée que par la Haute Cour de Justice. Ce qui n’a pas été le cas en 2009 et 2010. En plus, j’ai été jugé par contumace. Je rappelle encore une fois que la juridiction qui m’a condamné à l’époque est une juridiction incompétente. » A entendre l’ancien exilé d’Afrique du Sud, il n’envisage pas de faire opposition contre un jugement qu’il estime nul et non avenu.
Trophée. Après la journée de travail d’hier, Marc Ravalomanana mettra incessamment le cap sur Paris où il rencontrera samedi prochain ses partisans dans le cadre de présentation de vœux de 2018. Et après Paris, le président national du TIM se rendra à Johannesburg où il recevra son trophée de « leader politique africain 2017 » décerné par « African Leadership Magazine ». Marc Ravalomanana a été élu face à Uhuru Kenyatta (président du Kenya) et Ellen Johnson Sirleaf (ex-présidente du Libéria) pour sa contribution à approfondir la démocratie et les valeurs démocratiques sur le continent africain.
- R. Eugène