
Toute sa vie tourne autour de la musique classique. Dès le berceau jusqu’à aujourd’hui, le baryton lyrique Rahf est un acteur considérable de la musique classique malgache du moment.
Rakotoarimino Antsanirina Hery Fifaliana, de son vrai nom a commencé la musique depuis son plus jeune âge. Né de parents choristes, la passion pour la musique l’a entraîné à en faire son gagne-pain. Passionné oui mais aussi perfectionniste, son amour pour la musique classique, il l’a découvert à l’âge de 15 ans.
Depuis tout petit, il a intégré la chorale de son église, et a pris goût à la musique. A 15 ans, Rahf a eu une attirance particulière pour la musique classique d’époque baroque, grâce à Haendel. Comme tout jeune amoureux de la musique classique, il se berçait des « Alléluia » et des « Messiah ». « C’est à ce moment que j’ai eu la chance d’intégrer le Chœur liturgique chrétien de Tananarive ou Clct » se remémore-t-il. A l’époque, la chorale s’est surtout axée aux chants liturgiques.
Mode de vie. Aujourd’hui, le jeune homme mise sur la promotion de la musique classique à Madagascar. Initiateur du festival « Classik’art » en 2015, ce projet a fait une tache d’huile dans le milieu pour redonner de l’ampleur à la discipline. Ayant consacré une grande partie de sa vie à la musique classique, il avance que dans cette branche, il est question de beaucoup de travail et d’investissement sur tous les plans. « En musique classique, la passion ne suffit pas » avance-t-il. « Il faut beaucoup de travail sur soi car il faut étudier, approfondir, travailler dur, pour plus de virtuosité », martèle le baryton. Au fil du temps, faire de la musique classique devient une mode de vie. Avec au moins 2 heures d’entraînement vocal par jour, un régime alimentaire plus ou moins strict, l’autodiscipline est de rigueur.
S’il a trouvé sa vocation en tant que chanteur, le métier de chef de chœur le tenait à chœur. Il s’est alors penché sur le chant, malgré un petit virement dans le piano mais c’est sa rencontre avec Leonardo Pedro qui a définitivement changé ses priorités en 2012. « J’ai eu la chance de côtoyer des grands noms dans le domaine et j’ai pu continuer en autodidacte dans cette voie » enchaine-t-il. En 4 ans, quatre chefs d’orchestre ont formé le jeune homme pour le préparer à devenir chef de chœur professionnel. Après Leonardo Pedro, Sophie Boucheron, Ezecquiel Fiores et Martin Wettges ont contribué à sa professionnalisation.
Au service du social. Mis à part son poste de responsable de communication au sein de l’association Madagascar Mozarteum, et étant à la tête du chœur Miangaly, il s’occupe actuellement de jeunes enfants du côté d’Andohatapenaka. Etant donné que l’art et la culture sont un levier de développement dans beaucoup de pays, le côté social est également à prendre en compte. Projet mis en œuvre en Juillet 2017, le Chœur et orchestre philarmonique d’Andohatapenaka est actuellement constitué d’une quarantaine d’enfants entre 9 et 15 ans. Violonistes, pianistes, altistes, flutistes, le tout est accompagné par des enseignants selon l’instrument. Le 29 décembre 2017, la formation a donné sa première restitution devant le public qui a donné une ovation à ces jeunes. Le projet a vu le jour grâce à José Bronfman, président du Madagascar Mozarteum.
Si faire de la musique semble être attrayant, le revers de la médaille implique beaucoup de concession et de sacrifice. Pour Rahf, c’est sa vie professionnelle qui prime sur sa vie de famille. Trop dur dira-t-on pourtant, le week-end comme la plupart des jours ouvrables sont consacrés aux répétitions, aux représentations et à l’enseignement. Aucun répit pour ce jeune homme qui puise ses forces chez les siens, malgré le délaissement involontaire.
Maharindra