
Les donneurs bénévoles et réguliers ne représentent actuellement que 20% des donneurs de sang au Centre National de Transfusion Sanguine. Le reste étant des donneurs familiaux qui donnent leur sang en remplacement des poches utilisées sur leurs proches malades.
En trois mois de mise en œuvre, le projet « Artiste offre une vie » commence à récolter ses premiers fruits. Ce projet qui œuvre dans la sensibilisation et l’action en faveur du don de sang, notamment auprès des entreprises et des groupements, professionnels ou non, enregistre des résultats encourageants car le premier mois, 260 poches de sang ont pu être collectées par le Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS) et un peu plus de 800 poches en trois mois. Mais les initiateurs de ce projet ne s’arrêtent pas en si bon chemin et élargissent leurs horizons. Rejoints par de nouveaux acteurs, en l’occurrence la Fédération du sport automobile, le projet se fixe comme objectif de sensibiliser le plus grand nombre de personnes en faveur du don de sang. Ainsi, ce samedi 26 avril, le projet et ses partenaires organisent une double manifestation : d’une part, la séance de don de sang de la Fédération du sport automobile au Serana Racing Kart à Imerintsiatosika et d’autre part, l’action de levée de fonds, un déjeuner dansant animé par Dah Mama, le groupe Label (l’artiste Label étant également ambassadrice du projet) et Jirah ainsi que plusieurs autres artistes, au CEMES Soanierana. Très prochainement, du 28 mai au 28 juin, le projet organisera également le « mois du don de sang », qui entrera dans le cadre de la célébration de la journée du don de sang, le 14 juin.
Inverser la tendance. Les stocks en poches de sang ne sont jamais assez suffisants pour couvrir les demandes au CNTS. A preuve, les poches collectées sont utilisées dans les deux ou trois jours qui suivent. Souvent, bien avant. Ainsi, bien que conservables pendant 35 jours, ces poches de sang ne restent jamais longtemps au CNTS. L’initiative du projet « Artiste offre une vie » s’inscrit justement dans l’objectif d’inverser la tendance actuelle où 20% des donneurs de sang sont des donneurs réguliers et 80%, des donneurs familiaux. Pour ces derniers, leur don est effectué en remplacement des poches de sang utilisées sur leurs proches malades. « Notre défi à travers ce projet est d’atteindre, à terme, le seuil des 35.000 donneurs par an, soit 35 fois la ‘performance’ actuelle », déclare Brice Rabeviavy, initiateur du projet.
« Les donneurs, à mesure qu’ils donnent leur sang, ressentent les bienfaits que leur procure cet acte, non seulement par le fait d’avoir fait un geste qui sauve des vies, mais également sur son effet sur leur propre santé. Il devient plus aisé de les inciter à devenir des donneurs réguliers », affirme pour sa part, le Dr Fanja Rabeson, responsable de la collecte mobile au sein du CNTS. Ce centre national, rappelons-le, ravitaille en produits sanguins tous les hôpitaux publics à Antananarivo et des environs ainsi que les cliniques privées de la capitale. Des centres régionaux de transfusion sanguine, sis notamment dans les chefs lieux des ex-provinces, ainsi qu’Antsirabe, sont également déjà opérationnels. Rappelons que le sang fourni aux patients est gratuit tant pour ceux dans les hôpitaux publics que pour ceux dans les établissements privés. Seulement, les patients des cliniques privées doivent payer le coût de la poche dans laquelle se trouve le sang, ainsi que le coût des réactifs et des analyses qui sont obligatoirement pratiquées sur le produit sanguin. Ces divers coûts s’élèvent à 85.000 ariary. Quant aux donneurs, tout individu majeur bien portant, peut donner son sang jusqu’à l’âge de 65 ans, quatre fois par an pour les hommes et trois fois par an pour les femmes. Ces dernières ne doivent, cependant, pas être enceintes ni avoir leurs règles au moment du don de sang. L’organisme met 8 heures, tout au plus, pour renouveler le sang prélevé lors d’un don.
Hanitra R.