
Les paysans producteurs de lait en sont également victimes car la société AAA collecte entre 8 000 litres et 10 000 litres par jour.
L’usine de Tiko basée à Andranomanelatra qui est gérée par la société AAA, a été fermée manu militari hier. « On nous accuse d’effectuer un branchement illicite de courant de la Jirama. Mais après vérification des agents de cette entreprise d’Etat de production d’eau et d’électricité accompagnés par des éléments des forces de l’ordre et du Préfet, n’ont rien à signaler selon leurs dires. En outre, ils ont bien constaté de visu nos sept groupes électrogènes fonctionnant en permanence pour faire tourner l’usine », a expliqué Lanto Rabenantoandro, le directeur général de la société AAA lors de sa rencontre avec la presse hier au Magro Behoririka qui a été également menacé de fermeture. « En raison de cet acharnement et de l’intimidation de l’Etat à l’encontre de la société AAA, nos pertes se chiffrent en milliards de nos francs. En plus, 900 emplois qui ont été créés en l’espace de deux ans sont également menacés », a-t-il exprimé avec désolation.
Paysans victimes. Il faut savoir que 42 personnes ont été recrutées au démarrage des activités de cette entreprise. « En investissant pendant deux ans dans le secteur de l’agro-alimentaire, nous avons pu créer en tout 900 emplois. A part cela, les paysans producteurs de lait sont victimes de cet acharnement car nous ne pouvons plus collecter leur production. Ils nous fournissent entre 8 000 et 10 000 litres de lait par jour », a enchaîné Lanto Rabenantoandro. Rappelons que le ministre de l’Industrie Tazafy Armand et le ministre en charge de l’Environnement Ndahimananjara Johanita ont signé un arrêté interministériel n° 24392/2017 du 4 octobre 2017, ordonnant la suspension des activités de l’usine de Tiko à Andranomanelatra, et ce, faute de permis environnemental. Cependant, « il y a bien d’autres entreprises ne disposant pas jusqu’à maintenant de permis environnemental mais elles ne sont pas sanctionnées. Certaines d’entre elles sont gérées par des étrangers pour ne citer que celles implantées à Antsirabe. Nous n’acceptons pas ces deux poids-deux mesures effectués par l’Etat. Celui-ci doit traiter tous les opérateurs sur un même pied d’égalité », a soulevé le directeur général de la société AAA.
Solution technique. Par ailleurs, « nous avons déjà remis tous les dossiers sur l’Etude d’Impact Environnemental auprès du ministère de l’Industrie. Nous avons même engagé des experts afin de suivre toutes les procédures y afférentes. Mais on attend depuis fin octobre 2017 jusqu’à maintenant la descente de l’équipe ministérielle pour effectuer un recoupement au niveau de l’usine. C’est le ministère de l’Industrie qui bloque ainsi les procédures de délivrance de permis environnemental et non pas nous. Son motif étant du fait que l’usine a été scellée alors que c’est lui-même qui l’a fait », a-t-il poursuivi. Bref, « nous n’acceptons en aucun cas la fermeture de la société AAA. Il faut une solution technique car cela ne doit pas avoir une raison politique », a conclu Lanto Rabenantoandro.
Navalona R.