La classe politique bruissait depuis quelque temps de rumeurs faisant état de dissensions au sein du pouvoir. Même si les dirigeants du parti HVM affirmaient que les tensions supposées entre le Premier ministre et les membres du parti n’étaient que pures affabulations, on est aujourd’hui en droit de se demander si le divorce n’est pas effectivement consommé entre les deux parties.
P.M. et pouvoir : divorce consommé ?
La défiance des députés vis-à-vis du Premier ministre actuel ne date pas d’hier. On a entendu à plusieurs reprises des parlementaires soutenant le régime parler de motion de censure et du remplacement du chef de gouvernement. Les critiques à son égard se sont faites de plus en plus virulentes ces derniers mois, mais ces tentatives de déstabilisation n’avaient aucun effet sur un Mahafaly Olivier assuré apparemment du soutien du président de la République. Le chef de l’Etat affirmait qu’il n’y avait pas de raison de faire de remaniement. Mais, les paroles peu amènes de certains membres du parti à son égard, même si elles ne sont pas prononcées de manière officielle, montrent ce malaise qui existe au sein du pouvoir. Les propos apaisants du Premier ministre à plusieurs reprises n’ont pas dissipé le climat de suspicion régnant entre les deux parties. La conférence de presse de ce dernier, le week-end dernier, n’a pas levé les doutes sur la question. Ce dernier avait évoqué, à propos des kidnappings, une tentative de déstabilisation politique qui pouvait provenir de l’intérieur du pouvoir. Il avait dit qu’il devrait partir à l’extérieur pour un contrôle médical. Hier, un décret annonçait en conseil de gouvernement que Benjamina Ramanantsoa assurait l’intérim du Premier ministre « en mission à l’extérieur ». Cette formulation ne fait qu’alimenter les rumeurs non vérifiées accréditant la mise à l’écart de l’actuel chef de gouvernement.
Patrice RABE