Le jeu plutôt malsain auquel se livrent les membres de la classe politique en ce moment n’étonne plus les citoyens. En fait, les dissensions et les coups bas n’ont jamais cessé d’exister, mais ils étaient plus ou moins camouflés. Aujourd’hui, ils apparaissent au grand jour, mais cela n’émeut plus une opinion blasée, ne se faisant plus aucune illusion sur ceux qui les dirigent. Cette lassitude est cependant démobilisatrice et il est plus que temps de réagir et de montrer sa capacité d’indignation.
La politique montrée sous son plus mauvais jour
Les Malgaches, depuis un certain temps, ont perdu leurs illusions sur les qualités morales de leurs dirigeants, et ne voient poindre pour l’instant aucun espoir de sortie de crise. Ils ont été bercés de promesses qui n’ont pas été tenues, et ils n’ont pas pu manifester leur déception. Ils ont été en proie aux difficultés de la vie quotidienne et n’ont pu que se résigner. Aujourd’hui, ils assistent avec une certaine lassitude aux manigances qui se trament au sein du pouvoir. Elles étaient camouflées, mais aujourd’hui, on ne peut plus les cacher. La comédie du pouvoir s’étale sous les yeux des citoyens qui y assistent avec un mélange de commisération et de dégoût. L’élection présidentielle approche et les appétits s’aiguisent. La stratégie de conquête du pouvoir est en train de s’affiner et tout va être fait pour écarter les adversaires. On a eu un aperçu avec ce qui s’est passé cette semaine. Cela a eu lieu au sein du pouvoir, mais les tentatives de déstabilisation touchent aussi ceux qui ne font pas partie du régime. L’ancien président Marc Ravalomanana subit des avanies sans broncher. L’acharnement dont il est victime commence à indisposer l’opinion. Le rôle de martyr auquel il est assujetti lui convient bien, mais il risque de le desservir s’il ne réagit pas. L’ancien président de la Transition est pour l’instant épargné car il ne se dévoile pas entièrement. Le message qu’il délivre ne prête pas à la critique, mais cela pourrait changer dans les temps à venir. La politique va se montrer sous son plus mauvais jour.
Patrice RABE