
L’Association internationale de Développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Elle accorde des dons et des prêts sans intérêts en faveur de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 75 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique.
Madagascar figure parmi les pays bénéficiaires des appuis financiers de l’IDA. A cet effet, la Grande Ile vient de bénéficier d’un crédit d’un montant de 45 millions de dollars, pour promouvoir l’inclusion financière des particuliers ainsi que des micro, petites et moyennes entreprises à Madagascar.
Dématérialisé. Ce projet ciblera tout particulièrement les femmes et les entreprises féminines afin de réduire les inégalités d’accès aux financements. Les enseignants, étudiants et même les simples contribuables sont les principaux bénéficiaires de ce projet. Grâce à un compte bancaire dématérialisé, ils pourront recevoir des versements de l’État et effectuer des paiements. Les clients des institutions de micro finance, notamment dans les zones rurales, seront également visés par le programme. Quant aux fournisseurs d’argent mobile, ils profiteront du développement de leurs services et de leurs réseaux d’agents. « Avec la généralisation des services de télécommunication, le pays dispose d’une occasion unique pour étendre les services financiers en privilégiant le recours à l’argent mobile parmi les populations jusque-là mal desservies, qu’il s’agisse d’une enseignante obligée d’abandonner son poste pour aller toucher son salaire ou d’un agriculteur ayant besoin d’un prêt pour acheter de l’engrais et des semences », souligne Coralie Gevers, responsable des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar. « La Banque mondiale se réjouit de soutenir les efforts des autorités, de la Banque centrale de Madagascar et des prestataires de services financiers, mobilisés pour offrir un accès plus inclusif aux financements. » a-t-elle ajouté.
En retard. Ce crédit arrive à point nommé dans la mesure où Madagascar est encore en retard dans le domaine de l’inclusion financière. En effet, selon une enquête Finscope de 2016, 41 % des adultes malgaches sont exclus des services financiers (avec un pourcentage équivalent pour les femmes), qu’il s’agisse de services formels ou informels. Dans l’enquête 2017 du Forum économique mondial sur l’opinion des dirigeants, l’accès aux financements figure en deuxième position parmi les facteurs de contrainte dans la pratique des affaires sur la Grande Île (après l’instabilité politique). Dans le classement Doing Business 2018 de la Banque mondiale, Madagascar occupe la 133e place, sur 190 pays, pour l’obtention de prêts. Le nouveau projet favorisera également l’accès au crédit des micro, petites et moyennes entreprises grâce à un dispositif de garantie pour les banques et les institutions de micro finance et au déploiement d’innovations technologiques dans le domaine de la finance (Fintech). Enfin, le projet incitera les entreprises productives à solliciter des prêts par le biais de services d’aide aux entrepreneurs et le développement de succursales d’institutions de micro finance dans des régions mal desservies.
R.Edmond