Cinq de ses journaux intimes brûlés, le sixième relate les trois ans et demi avant la mort de l’écrivain. Laissant au second plan la fin tragique à la shakespearienne de Jean Joseph Rabearivelo, « Hotsaka » dévoile plus la relation complexe entre deux icônes de la littérature malgache. Jean Joseph Rabearivelo et Esther Razanadrasoa. Si l’ « Oragé » de Douna Loup dévoile une partie de l’histoire et une autre facette de l’écrivain jamais soupçonné par le public, « Hotsaka » est encore plus percutant. La traduction de Johary Ravaloson aussi fidèle que possible au texte original exploite la langue malgache dans toute sa splendeur.
Mélange de collaboration littéraire et d’idylle amoureuse, entre les deux écrivains, la sensualité est au rendez-vous. Sans faire dans la demi-mesure, Johary Ravaloson utilise des mots, certes, choquant pour l’âme sensible malgache où l’autocensure est automatique, mais que le traducteur a tenu à mettre sur papier afin de retranscrire le plus fidèlement possible, quitte à apporter une évolution indéniable dans la littérature malgache. Le traducteur et non moins auteur dans l’âme, a adopté une façon à la JJR quand celui-ci a traduit les œuvres de grands auteurs français. Mais pour avoir une idée de la « chose », le lecteur est invité à lire cet ouvrage riche et intriguant tant sur le plan technique, que l’histoire-même qu’elle recèle.
Zo Toniaina