Madagascar fait partie des 28 pays africains à s’être engagés dans la restauration forestière. Dans le cadre de la mise en œuvre de cet engagement, la priorité sera accordée à la restauration des bassins versants.
C’est ce qui ressort de l’atelier de présentation officielle de la directive spatiale nationale ,relative à cette restauration, organisé par le ministère de tutelle et ses partenaires techniques et financiers, tels que le projet PAGE (Programme d’Appui à la Gestion de l’Environnement) de la Coopération allemande hier à l’Ibis Ankorondrano. Et Madagascar a du pain sur la planche en la matière. En effet, si l’Initiative pour la restauration des forêts et paysages forestiers en Afrique ou AFR100 prévoyait 4 millions d’hectares de paysages forestiers à restaurer, Madagascar en compte au moins 11 millions. 46% de la superficie de la Grande île sont concernés par la dégradation des terres, avec une restauration urgente à la clé. Toujours est-t-il que cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais « représente un long processus et un travail de longue haleine », comme l’a dit la ministre de l’Environnement-de l’Ecologie et des Forêts (MEEF) Johanita Ndahimananjara hier.
Coopération intersectorielle. La restauration qui va démarrer bientôt comme la zonation s’est opérée en amont et s’est déroulée dans le cadre d’une collaboration multisectorielle. Le MEEF, le ministère de l’Agriculture et l’Elevage (MPAE), le ministère de l’Energie et de l’Eau (MEEH) et de l’aménagement du territoire (M2PATE) collaborent étroitement pour relever le défi : restaurer ces 4 millions de paysages forestiers dégradés. Pour ce faire, une stratégie nationale a déjà été élaborée selon Johanita Ndahimananjara. D’autant plus que si Madagascar remporte le challenge, les économies locales et l’économie nationale s’en retrouveront renforcées. Effectivement, outre les services écosystémiques fournis tels que la séquestration de carbone et la préservation de la biodiversité, la restauration des paysages forestiers permet d’améliorer la vie des communautés locales en facilitant l’approvisionnement en eau et en denrées alimentaires (fruits, miel, etc.). Comme citée plus haut, la restauration des 11 millions d’hectares démarrera donc par celle des bassins versants, notamment dans la région du Boeny.
Luz Razafimbelo