
Onze Indri Indri et un Propithécus Diadema ont été appréhendés dans la forêt d’Iaroka dans la nuit du 27 février 2018 dernier. Une saisie qui a été le fruit de la collaboration des VOI ou Vondron’Olona Ifotony et des éléments des forces de l’ordre.
Victimes de braconnage, les lémuriens malgaches sont en voie d’extinction. C’est le cas du Propithécus diadema et des Indri Indri qui sont qualifiés parmi les «espèces en danger critique». Représentant 20% des lémuriens et primates dans le monde avec au moins 123 espèces, les lémuriens malgaches sont victimes de braconnages et de trafics illicites. Les faits sont là – palpables- et ils sont fréquents. Comme l’a fait savoir Jean Etyenne Toto, vice-président de la VOI ou Vondron’Olona Ifotony (un organisme délégué responsable de la gestion d’une partie des aires protégées) dans la forêt d’Andasibe lors d’une conférence de presse organisée à Antsahavola hier. «Les faits de braconnages sont devenus fréquents depuis les trois dernières années. Nous entendons des coups de feu dans différentes parties du corridor d’Ankeniheny Zahamena» a-t-il ajouté. Avant d’ajouter qu’il y a eu «12 coups de feu dans la journée du 13 février 2018». Ce qui a alerté les membres des VOI et qui ont décidé de prendre en embuscade les trafiquants. Opération réussie qui a permis d’arrêter un membre de la fédération des VOI ainsi que deux armes à feu. Par ailleurs, un autre suspect qui n’est autre qu’un chef de quartier mobile travaillant dans le corridor d’Ankeniheny Zahamena actuellement recherché. L’arrestation a démontré que les trafiquants ne sont autres que les personnes connaissant les enjeux et les lois régissant le trafic des lémuriens à Madagascar. Il convient de noter que ledit trafic est qualifié de crime, et est réprimé par la loi 2006-400.
Actions. Les faits de la nuit du 27 février 2018 semblent avoir été le déclic pour les acteurs œuvrant dans la protection des faunes et flores malgaches. Leadés par le ministère de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts, les acteurs en question se sont concertés sur les actions à entreprendre pour éradiquer le problème de braconnage des lémuriens et primates. Outre les actions de sensibilisations sur la «protection absolue des animaux en question» – c’est-à-dire interdiction de tuer, de vente et de consommation des primates et lémuriens Indri Indri et Propithécus Diadema – les acteurs entendent mettre en place une brigade mixte. Composée par des éléments de la gendarmerie (ou de la police environnementale) ainsi que des membres de la VOI, cette brigade devrait permettre de mener des actions de dissuasion selon les dires de Guy Suzon Ramangason directeur général de Madagascar National Park. Ce dernier d’interpeller que les «populations locales ne devrait pas être surpris lorsqu’elle sera au courant que la VOI et la brigade mixte effectuant des patrouilles ensemble dans les zones protégées».
José Belalahy