Le sit-in organisé par la solidarité syndicale ou SSM est le reflet de l’impuissance et de l’insatisfaction de toute la population malgache. Les partisans du régime auront une moue de dédain pour cette manifestation organisée par des organisations syndicales, mais même si elle n’a pas eu beaucoup d’échos auprès des Tananariviens, elle exprime parfaitement cette exaspération qui est pour le moment contenue.
Le coup de semoncedu SSM
Le SSM regroupe toutes les organisations syndicales représentatives du monde du travail. Les manifestants qui se sont rassemblés à Anosy ont déployé des banderoles dénonçant le mal vivre de toute la population soumise aux hausses des prix de tous les produits, ont solennellement averti les pouvoirs publics, et leur ont demandé de les écouter. Nul ne sait comment ces derniers vont traiter ces doléances. Jusqu’à présent, ils ont fait le dos rond et ont plus ou moins méprisé leurs interlocuteurs, mais le contexte actuel ne permet plus de négliger cette insatisfaction généralisée. La période électorale qui s’annonce ne permet pas au régime de faire la sourde oreille. Les syndicats sont les porte-paroles de leurs corporations, mais ils peuvent paralyser l’administration s’ils font preuve d’une belle unanimité . Ils affirment que leur action n’est dictée par aucune considération politique, mais dans cette période préélectorale, les candidats potentiels sont à l’affût de toutes les bévues du pouvoir. La rentrée tonitruante d’Andry Rajoelina dans le débat politique peut obliger l’actuel chef de l’Etat à essayer de trouver des solutions aux problèmes actuels. La population n’est pour l’instant sensible qu’à la souffrance qu’elle ressent à cause de la cherté du coût de la vie. Elle peut donc prêter une oreille complaisante à des propositions alléchantes faites à l’occasion de cette campagne électorale. C’est un coup de semonce que le SSM porte au régime et à charge pour ce dernier de prêter attention à ses revendications.
Patrice RABE