La célébration de la journée de la lutte pour le droit de laFemme s’est faite cette année comme à l’accoutumée…avec des défilés et des fêtes.
Loin d’être féministe et encore moins de vouloir véhiculer des idées sexistes, l’on se demande actuellement ce que veulent bien les femmes malgaches. Célébrée en grandes pompes à raison de carnaval, de défilé et de fête, la journée du 8 mars semble perdre son âme, l’esprit qui a animé son instauration. Pour rappel, le 8 mars a été défini comme la journée mondiale des droits delaFemme. En ce sens, la journée devrait être consacrée à des actions de manifestation et de lutte pour le respect des droits en question par des actions de sensibilisation, d’interpellation et d’information surles différentes discriminations auxquelles fontface les femmes. Ce qui n’est pas le cas malheureusement dans la GrandeÎle si bien que de nombreuses femmes – averties – ne se sentent pas concernées parces festivités. Comme le cas d’UlrichiaRabefitiavana, femme-entrepreneure et non moins directeur général du cabinet Ur-Csr Consulting, «la célébration de la journée du 8 mars s’apparente plus à des fanfaronnades. Je ne me sens pas concernée par ce qu’ils (les organisateurs de ces célébrations sans fond) véhiculent». UlrichiaRabefitiavana d’ajouter que «la lutte pour le respect des droits des femmes devrait être continuelle, quotidienne et être menée par des actions concrètes et non des défilés qui s’apparentent plus à des fanfaronnades». Propos joints par Hanta, femme-camionneure d’Ambohimangakely qui affirme que «la lutte pour les droits de la Femme est en premier lieu une affaire de femmes. Une affaire qui nécessite la prise de responsabilité de chacune d’entre elles». Ainsi, la lutte devrait se «décliner et se manifester par les actions quotidiennes».
Disparate. La situation actuelle des femmes malgaches, de la lutte pour le respect de leurs droits est encore loin de ce qui se passe ailleurs. Par exemple, en France ou dans un autre pays d’Europe, la célébration de la journée mondiale des droits de la Femme comporte une thématique bien précise – qui concerne les femmes en général – et qui regroupe toutes les concernées – . Pourêtre respectées, les femmes proposent des solutions, voire des lois et dénoncent les injustices auxquelles ellesfont face quotidiennement par des actions et des initiatives de suivis, de plaidoyers et d’interpellations. Par ailleurs, l’ambiance générale de la célébration du 8 mars 2018 a été éparpillée. Particulièrement dans la capitale, l’on a observé des manifestations un peu partout. A Anosy, dans les hôpitaux, dans les centres pour enfants handicapés, les rues, salles de sport, on a pu observer des femmes se manifester et revendiquer leur droit. On s’interroge toutefois sur le droit revendiqué par les femmes malgaches. D’autant plus qu’on entend souvent des interpellations du genre «on veut être l’égale des hommes». Mais il y a égal et égal et la tendance est plutôtdans le sens du discours sexiste «frustré» pour bon nombre d’entre elles.
José Belalahy