« La réforme de la décentralisation et de la déconcentration », tel a été le thème développé par Andrianirina Laza, hier, au centre de presse à Antsakaviro. Ce professeur à l’Université Catholique de Madagascar et non moins directeur adjoint chargé des investigations du Bianco à Mahajanga estime qu’il n’y a pas de véritable décentralisation dans le pays. Pour étayer sa thèse, il a déclaré que 95 % des dépenses publiques sont consommées au niveau du pouvoir central. Dénonçant de ce fait une décentralisation imparfaite, inachevée voire confuse. D’autres constats, un système de transfert de compétences incomplet et embrouillé et déficit quantitatif et qualitatif chronique des ressources humaines disposées par les collectivités locales.
Stratégie. En ce qui concerne la déconcentration, cet ancien de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de constater quant à la forme, l’absence d’une véritable stratégie d’aménagement des services publics, la défaillance du découpage territorial immuable ainsi que l’absence d’un fonctionnement interministériel cohérent. Quant au fond, à lui de noter la série de décisions arbitraires et la vision politique clientéliste, soit d’une velléité d’action saupoudreuse. Bref, le sens de l’intérêt général n’est pas respecté. Toutefois, ce membre de l’Académie malgache reconnaît que pour les collectivités territoriales décentralisées seules les communes et les régions marchent.
Déconcentration de la justice. Voilà pour le bilan. Quant aux perspectives, ce professeur propose, entre autres, la réorganisation de la représentation territoriale de l’Etat, l’amorce de la mise en place d’une véritable fonction publique territoriale. Et la réforme du système de fiscalité locale (recouvrement fiscal) pour financer les politiques locales. Il suggère aussi la déconcentration de la justice administrative et financière du moins au niveau régional car cela va permettre le contrôle de légalité ainsi que le contrôle budgétaire. En un mot que l’Etat soit présent. Par ailleurs, cet ancien de l’ENA de mentionner que « les grands pays qui fonctionnent bien ce sont les pays qui ont adopté le fédéralisme ». Avant déplorer que l’on confond tribalisme et fédéralisme. Pour conclure que l’on a diabolisé le fédéralisme. Même s’il ne l’a pas dit ouvertement, ce membre du Bianco est plutôt pour cette forme de l’Etat.
Dominique R.