
« Ras-le-bol de l’insécurité, Aok’izay ! » Midi tapante, c’est un immense concert de klaxon qui a soudainement eu lieu dans la ville. Tous les quartiers d’Antananarivo ont baigné dans une cohue bruyante. Les automobilistes ont démarré la manifestation en sillonnant les rues de tous les quartiers, en bloquant leur klaxon. Des piétons ont suivi le mouvement et ont utilisé sifflets, couvercles de marmites et divers ustensiles. Ceux qui regardaient sans réagir ont participé avec enthousiasme. Les employés des différentes sociétés de la capitale n’ont pas été en reste et sont sortis dans la rue pour manifester bruyamment. Ankorondrano, Antanimena, Ankadifotsy, Analakely, Behoririka, Andravoahangy, Besarety ont connu une fin de matinée agitée. A l’origine de ce tohu-bohu, le mouvement Aok’izay insécurité, Aok’izay Kidnapping. Initié par le Fivmpama ou Fivondronan’ny Mpandraharaha malagasy, il avait pour but d’interpeller les responsables étatiques sur les insécurités et les kidnappings. Le mot d’ordre a été suivi largement comme nous le disions plus haut, les employés de nombreuses sociétés comme ceux d’Ankorondrano et à Andraharo sont sortis de leurs bureaux pour crier ou souffler aux sifflets. Les simples citoyens ont eux aussi voulu interpeller les autorités sur la situation périlleuse où ils se trouvent. Ils ont donc été très actifs. Et cela a marché ! Prévu ne durer que cinq minutes, de midi à midi cinq, le tintamarre a continué jusqu’à midi trente et plus. La capitale fut animée par une certaine ambiance – complexe – où festivité, ras-le-bol, et envie de dénoncer les injustices sociales se mêlaient. Reste à savoir si le message adressé sera reçu par ses destinataires. En tout cas, il s’agit d’un sérieux avertissement qui leur est adressé.
José Belalahy