
Il ne reste plus que six mois et huit jours de pouvoir pour l’actuel locataire d’Iavoloha s’il brigue un second bail de cinq ans.
« Le Président de la République en exercice qui se porte candidat aux élections présidentielles démissionne de son poste 60 jours avant la date du scrutin présidentiel. Dans ce cas, le Président du Sénat exerce les attributions présidentielles courantes jusqu’à l’investiture du nouveau Président ». C’est ce qui est stipulé dans l’article 46, alinéa 2 de la Constitution. Durant son intervention sur la Radio France Internationale, le ministre des Affaires étrangères, Henri Rabary-Njaka a déclaré que le premier tour de la Présidentielle aura lieu le 24 novembre prochain. Hery Rajaonarimampianina qui brigue visiblement un second mandat, devrait donc démissionner le 24 septembre au plus tard. Si on fait le calcul, il ne reste plus que six mois et huit jours de pouvoir pour l’actuel locataire d’Iavoloha. Il sera un candidat comme les uns ou non comme les autres. C’est selon.
Subterfuges. Ce sera le retour à la vie normale pour le premier président de la Quatrième République que le HVM cherche à faire réélire par tous les moyens. Quitte à user de subterfuges et à abuser d’artifices juridiques dans les lois électorales pour parvenir à cette fin. Au pire des cas, c’est-à-dire dans l’hypothèse d’une élimination de leur poulain au premier tour, les stratèges du HVM voudraient que la démission du président candidat devienne caduque. Et ce, pour lui permettre de reprendre les rênes du pouvoir dans le but inavoué de peser de tout son poids sur l’issue du second tour. Or, une démission est par définition, une rupture par rapport à une situation, à un poste. La Constitution ne dit nullement qu’il s’agit d’une suspension.
Attributions présidentielles. Quoi qu’il en soit, la prochaine démission du président candidat fera des heureux et des malheureux dans les rangs des « cravates bleues ». L’actuel président du Sénat et non moins président national du parti « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara », Rivo Rakotovao reste en embuscade et attend la date du 24 septembre pour qu’il puisse exercer ce que la Constitution appelle « les attributions présidentielles courantes ». Une saisine de la HCC aux fins d’interprétation de cette notion n’est pas à exclure. Comme il l’a fait pour le mandat de l’Assemblée nationale en demandant l’avis d’Ambohidahy sur le sens et l’interprétation de l’article 69 alinéas 1 et et 2 de la Constitution, le locataire de Mahazoarivo pourrait reprendre les devants pour couper l’herbe sous le pied de Rivo Rakotovao.
Tension latente. En effet, même s’ils appartiennent tous les deux au HVM, le ciel est loin d’être « bleu » entre le PM et le président du Sénat. Bon nombre d’observateurs estiment que le premier (ministre) est en sursis par rapport à la prochaine accession du second à la « présidence ». Un remaniement de l’équipe gouvernementale n’est pas à exclure. Qui plus est, certains ministres pourraient se lancer dans la course à la magistrature suprême. L’actuel chef du gouvernement lui-même pourrait prendra la ligne départ, au risque d’aggraver la tension latente avec Rivo Rakotovao pour qui pareille candidature ne sera pas… « Mahafaly ».
Davis R