
Les yeux sont rivés vers Tsimbazaza ce jour où les députés vont procéder au vote des projets de lois organiques relatifs aux élections. Vu le rapport de force actuel au niveau de l’Assemblée nationale, les débats risquent d’être très houleux. Hier, les députés élus sous les couleurs du MAPAR, du TIM, du VPM/MMM et des indépendants ont tiré la sonnette d’alarme quant au danger engendré par le forcing du régime dans l’adoption de ces lois. Dénonçant plusieurs articles qui sont contraires à la Constitution, les parlementaires affirment que ces textes représentent un recul par rapport aux acquis démocratiques. Les élus MAPAR, TIM et indépendants craignent en effet que l’adoption de ces lois plongera le pays dans une nouvelle crise électorale. Aussi, une ferme mise en garde contre le régime a-t-elle été lancée. Les députés s’en lavent les mains par rapport au risque de troubles auquel le pays est exposé.
Anticonstitutionnelles. « Nous tenons pour responsables de ce qui pourrait se passer au pays, les tenants du régime qui favorisent le forcing et les députés qui vont voter ces lois anticonstitutionnelles », a déclaré Tody Arnaud, député de Fénérive Est. Et de lancer au passage un appel à l’endroit des dirigeants HVM afin de mettre fin à la politique de l’infantilisation du peuple et de cesser toute tentative visant à s’accrocher aux « seza » par tous les moyens, quitte à se verser dans l’illégalité. Il convient de noter que les parlementaires MAPAR, TIM et indépendants qui ont décidé de former un front uni contre le forcing du régime HVM, ont proposé de nombreux amendements au projet de loi organique n°06/2018 relative à l’élection du président de la République et du projet de loi organique n°05/2018 relatif au régime général des élections et des référendums. Hier, les députés pro-régime ont été battus à plate couture lors de l’adoption en séance plénière du projet de loi relatif à la zone économique spéciale (ZES). La venue à Tsimbazaza du Premier minsitre qui a utilisé tous les moyens, au propre comme au figuré, pour convaincre les députés, n’était pas suffisant pour faire passer cette loi qui a déjà été rejettée par la Haute Cour Constitutionnelle. Pour l’heure, l’incertitude plane en ce qui concerne l’issue du vote des textes électoraux qui aura lieu ce jour.
Davis R