
L’Etat doit trouver environ 300 millions d’ariary à chaque session extraordinaire des députés à l’Assemblée nationale.
Le Conseil des Ministres d’hier a décidé une troisième session extraordinaire du Parlement (Assemblée nationale et Sénat) pour examiner et adopter les projets de loi sur les élections. La deuxième session extraordinaire a été clôturée avant-hier. La question est de savoir si la troisième session qui va s’ouvrir aujourd’hui à Tsimbazaza et à Anosikely suffirait pour l’adoption des trois projets de loi relatifs au régime général des élections et des référendums, à l’élection du Président de la République et à l’élection des députés à l’Assemblée nationale, qui figurent d’ailleurs, à l’ordre du jour fixé hier, en Conseil des Ministres. On laisse croire déjà au Parlement qu’une quatrième session extraordinaire ne serait pas à exclure. En tout cas, la tenue de ces sessions extraordinaires a une lourde incidence financière. Une source proche de la Chambre basse a permis d’apprendre qu’une session extraordinaire de 12 jours à Tsimbazaza coûte environ 300 millions d’Ariary pour l’Etat. Pour les deux précédentes sessions extraordinaires donc, l’Etat a déboursé au moins 600 millions d’Ariary, uniquement pour les députés. Ce budget faramineux a couvert diverses dépenses dont entre autres les indemnités de session des députés, leurs frais de déplacement, les dépenses liées à leur hébergement et les frais relatifs au fonctionnement de l’Assemblée nationale durant les sessions.
Semaine Sainte. Par rapport aux deux précédentes sessions extraordinaires, la troisième session qui va s’ouvrir aujourd’hui serait la plus dure pour les députés et les sénateurs qui ne résident pas dans la Capitale. En effet, après la clôture de la deuxième session extraordinaire, nombreux sont les parlementaires qui ont rejoint leurs circonscriptions pour la célébration des fêtes de Pâques. La semaine Sainte commencera d’ailleurs dimanche prochain. Deux des 12 jours de la prochaine session seront fériés et chômés, le dimanche et le lundi de Pâques. L’efficience ne sera pas donc au rendez-vous. Par ailleurs, le risque d’absentéisme est à craindre. Un absentéisme qui pourrait impacter sur les conditions qui entourent l’examen et le vote des trois projets de loi relatifs aux élections auxquels le gouvernement accorde pourtant une importance particulière. Les travaux parlementaires risqueraient d’être bâclés. A l’Assemblée nationale et outre ces projets de loi électorale, les députés auront également à se prononcer sur le projet de loi relatif au recouvrement et à l’affectation d’avoirs illicites, le projet de loi modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n°2014-020 du 27 septembre 2014 relative aux ressources des Collectivités Territoriales Décentralisées, ainsi que les dispositions modificatives du projet de loi n°2017/023 relative aux Zones Economiques Spéciales qui a été déjà adopté par le Sénat. En tout cas, il n’y aura pas de trêve pascale pour les parlementaires et les membres du gouvernement. Reste à savoir si la sainteté sera au rendez-vous à Tsimbazaza et à Anosikely durant la semaine qui va venir.
R. Eugène