Le fokontany d’Andrefan’Ambohijanahary, exactement du côté du chemin de fer passant par de la société Colas était en effervescence. Les habitants de ce quartier où près de 300 maisons, toutes construites en bois, se sont vus obligés d’évacuer le lieu. « Vers 4 heures du matin, des éléments de l’EMMO Reg sont venus pour nous réveiller. Sans sommation, ils nous ont ordonnés de sortir de nos maisons. Tout d’un coup, un groupe de personnes ont commencé à détruire nos maisons. Comme si, nous étions des bandits en état d’arrestation. Surpris, nous n’avons plus rien à faire que de sauver que ceux que nous pouvons récupérer de nos affaires». Ainsi raconte une mère de famille comment elle a subi durant l’expulsion manu militari de leur domicile à Andrefan’Ambohijanahary. Cette femme qui n’a pas dissimulé son amertume ; des larmes aux yeux, en voyant la petite case en bois qui est la seule et unique fortune qu’elle compte léguer à ses progénitures réduite à néant. En réalité, ce qui s’est passé hier a beaucoup fait du mal aux victimes dont la plupart n’est pas du tout en mesure de comprendre la raison de cette mesure draconiennede l’Etat. Pour ce dernier, les propriétaires de ces 300 maisons sont des squatteurs car ce terrain est déjà titré et borné à un particulier. L’avocat du propriétaire qui était sur place et ayant assisté à l’opération d’expulsion de ces dits squatteurs a souligné qu’il a agi dans la légalité dans la mesure où cette expulsion n’est qu’une exécution d’une décision judiciaire. D’après lui, c’est la Cour d’Appel qui a déjà tranché en faveur d’un particulier qui se dit propriétaire de ce terrain. Reconnaissant leur défait en tant qu’avoir agi dans l’ignorance, les victimes réclament pourtant, la considération de leur cas. Ces dernières qui déclarent ne pas avoir eu l’intention de rester sur les lieux. « Notre problème est que nous n’étions pas avertis de cette décision, d’expulsion alors que celle-ci a été déjà décidée depuis le mois de février. Notre Chef de fokontany aurait été déjà notifié de cette décision mais il ne nous a jamais informés», déplore le représentant des familles mises à la rue. Désormais regroupées dans une association, les victimes affirment être prêtes à combattre jusqu’au bout pour faire valoir leur droit en tant que citoyens de ce pays.
T.M.