C’est en homme d’Etat responsable que l’ancien président Didier Ratsiraka s’est adressé à ses partisans samedi dernier lors de la célébration du 42e anniversaire de l’AREMA. Il s’est présenté comme un véritable sage, décidé à se placer au-dessus de la mêlée politicienne qui peut conduire le pays à une nouvelle crise. On pourrait être tenté de dire qu’il n’est plus tout à fait dans la course, mais il a l’expérience du quart de siècle qu’il a passé au pouvoir.
Didier Ratsiraka, le réconciliateur
Son jugement est d’une grande lucidité et les interventions qu’il a faites ces dernières années ont marqué les esprits. Didier Ratsiraka n’a plus l’intention de participer à une bataille politique qui ne peut que nuire au pays. Il a proposé des solutions pour résoudre la crise, mais elles ont été ignorées par le monde politique. Il ne s’en est pas offusqué et a sagement gardé le silence. Cela ne l’a pas empêché d’observer la situation politique du pays. Cette dernière est allée de mal en pis. Son diagnostic est sans appel : il faut rétablir le dialogue sur le plan politique. Il a toujours été disponible pour participer à la concertation nationale organisée par le FFKM. On sait le sort réservé aux résolutions qui en sont sorties. Ces dernières années, la situation n’a guère évolué. Le régime a continué sur sa lancée, restant sourd aux interpellations qui lui ont été faites. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les dérives du pouvoir ne font qu’aggraver la situation. Ce dernier est en train de battre des records d’impopularité. Le constat dressé par l’ancien président Ratsiraka est sévère. Lors de son discours au « Kianjan’ny kanto », il a d’abord parlé de son bilan à la tête de l’Etat et il a affirmé qu’il fut positif. Il a dressé un tableau négatif de la situation actuelle, en laissant les Malgaches dire qui en est responsable. Il a conclu qu’il fallait une véritable réconciliation nationale avant de penser à des élections.
Patrice RABE