C’est une Assemblée bien calme que ceux qui y viennent aux nouvelles découvrent en ce moment. Les députés ne sont pas encore plongés dans la fièvre des débats sur les lois électorales, plus préoccupés par le week-end pascal dont ils veulent pleinement profiter. Cette troisième session extraordinaire ne sera pas mise pleinement à profit pour des échanges pertinents sur ces lois électorales. On se demande si ce n’est pas que de la poudre aux yeux.
Vers une quatrième session extraordinaire
La fronde des députés TIM, MAPAR et indépendants a remis en perspective les enjeux du vote de ces lois électorales qui vont peser sur le déroulement de la présidentielle et des législatives. Ce n’était donc pas un parlement croupion où les députés sont aux ordres et votent comme un seul homme. Ce raidissement des parlementaires a contrarié le gouvernement qui a dû remettre à plus tard l’adoption des lois qu’il a préparées. Cette troisième session extraordinaire a donc été instituée pour clore ce chapitre. Le régime s’est d’ailleurs dit confiant sur l’issue du vote de l’Assemblée. Mais, quatre jours après le début de cette session, rien de bien sérieux n’a été entrepris. Les commissions vont se réunir aujourd’hui pour commencer l’examen de ces lois organiques, mais compte tenu de la trêve pascale, les douze jours prévus seront insuffisants. D’ores et déjà, on envisage la tenue d’une quatrième session extraordinaire pour faire un véritable travail de fond. On se demande si on n’assiste pas à une sorte de mise en scène réglée d’avance pour faire retomber la tension politique. Les citoyens avaient salué l’attitude de l’opposition qui avait décidé de ne pas cautionner cette précipitation du gouvernement. On a l’impression que l’on traîne délibérément des pieds pour retarder cet examen des lois électorales. Mardi 03 avril, après la trêve pascale, il sera toujours temps de dire que faute de temps, il est nécessaire de le reporter à plus tard.
Patrice RABE