Les modifications apportées aux mots de la langue française dans le cadre de la réforme de l’orthographe ont été les causes d’un véritable tollé dans la Métropole. Ce qui n’est pas le cas dans la Grande Ile.
Sujet polémique en France, la réforme de l’orthographe devrait être appliquée dans le système éducatif malgache. Madagascar étant une ancienne colonie française, les changements apportés dans la langue française vont être observés et appliqués dans les matières enseignées dans les établissements publics et privés malgaches. Comme l’a attesté Nivo Hanta Raharimboahangy, directrice des études et recherches pédagogiques (DERP) auprès du ministère de l’Éducation nationale, «même si la réforme de l’orthographe n’est pas une priorité dans les efforts d’amélioration du système éducatif malgache, les changements vont être observés dans la langue française en tant que langue d’enseignement». Nivo Hanta Raharimboahangy d’ajouter que «les changements en question pourraient être bénéfiques pour les élèves malgaches». «Les Français eux-mêmes ont voulu faciliter leur langue. Les modifications apportées aux orthographes pourraient faciliter l’appréhension, la compréhension et la maîtrise de la langue pour les élèves malgaches» a noté la directrice des études et recherches pédagogiques auprès du MEN.
Refus. Par ailleurs, les propos de la DERP auprès du MEN tendent à répondre aux questions que de nombreux observateurs de la vie publique ont posées sur les éventuels effets de la réforme de l’orthographe de la langue française sur les élèves malgaches. Si à l’instar des Français qui voient à la réforme de l’orthographe «une tendance à un appauvrissement et à un nivellement par le bas» beaucoup de Malgaches avancent l’idée de la perte des sens des mots. En effet, les remarques et critiques relatives à la réforme de l’orthographe française concernent surtout le point de vue étymologique. «Comme le mot en langue malgache, le mot en langue française revêt un sens qui lui est propre. Changer la façon de l’écrire pour – soit disant faciliter son apprentissage – et ne pas tenir compte de son sens n’est pas acceptable» a fait savoir un professeur de français d’une école privée d’Ampefiloha qui a préféré taire son nom.
José Belalahy





