L’adoption des lois électorales par une majorité de députés était attendue. La nouvelle n’a donc surpris personne. Maintenant, on attend donc la suite des événements. Les récalcitrants n’ont eu aucune alternative et ils ont préféré sortir. Leur attitude n’aura rien changé, car les chiffres ont parlé d’eux-mêmes. C’est l’opinion publique que chaque camp va essayer de convaincre. La polémique ne fait que commencer.
Un vote acquis avec difficulté à l’Assemblée
Le régime n’a pas cédé devant les contestations de l’opposition à l’Assemblée. Il a montré qu’il était maître du jeu parlementaire. Il est donc arrivé à ses fins. Les lois électorales qu’il a proposées ont été votées et c’est l’essentiel pour lui. Mais, cette victoire laisse un certain goût d’amertume au sein de tous ceux qui pensaient voir leurs amendements retenus. Ces trois sessions extraordinaires ont montré qu’une opposition s’est constituée et qu’elle a décidé de s’opposer à un unanimisme de façade. Cette dernière aura l’occasion de batailler encore dans les mois à venir. Elle ne va pas s’avouer vaincue, puisque ces lois, après avoir été examinées au Sénat, vont subir un contrôle de constitutionnalité à la HCC. Cette institution avait ces derniers temps retoqué plusieurs lois et l’espoir de la voir juger selon le droit n’est pas vain. C’est un fait que le régime désire avoir un code électoral totalement à son avantage, mais il ne peut pas rester insensible aux interpellations qui lui sont adressées. Il se trouverait grandi s’il tenait compte de l’opinion d’une partie de l’opinion plutôt rétive. Le spectacle du désordre qui a eu lieu à l’Assemblée et qui a été retransmis par les chaînes de télévision montre le manque de sérénité du vote. On a constaté l’échauffement des esprits, mais rien n’y a fait. C’est une étape qui a été franchie par le pouvoir, mais ce dernier ne peut pas préjuger d’un avenir qui est incertain.
Patrice RABE