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jeudi, juillet 3, 2025
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Lois électorales : Adoptées dans la pagaille et avec forcing

Sans commentaire.

Le président Jean Max Rakotomamonjy a autorisé les forces de l’ordre à entrer dans la salle des séances.

Au forceps. Comme il fallait s’y attendre, le projet de loi organique relative au régime général des élections et référendums, le projet de loi organique relative à la Présidentielle et le projet de loi organique sur les législatives ont été adoptés hier à l’Assemblée nationale. La séance s’est déroulée dans une véritable pagaille et avec la complicité du président de la Chambre basse, Jean Max Rakotomamonjy qui a favorisé le forcing. En effet, aucun débat n’a été autorisé hier du côté de Tsimbazaza. D’emblée, les députés de la mouvance présidentielle ont exigé le vote article par article des textes électoraux. Jean Max Rakotomamonjy a rejeté toutes les demandes de « satroka » (mot d’ordre) des députés élus sous les couleurs du MAPAR, du TIM et des élus indépendants qui voulaient que les 87 amendements apportés en commissions soient débattus avant l’adoption. La tension est tout de suite montée d’un cran lorsque le numéro Un de l’Assemblée nationale a autorisé les éléments des Forces de l’ordre dirigés par le Directeur de la Sécurité de la Chambre basse à entrer dans la salle. Encouragé par Jean Max Rakotomamonjy, un haut gradé de l’Armée n’a pas hésité à arracher le micro qui était entre les mains de la députée d’Antsiranana, Jocelyne Rahelihanta. Face au forcing et au recours à la force, les députés de l’opposition ont décidé de quitter la salle des séances pour laisser leurs collègues membres de la mouvance présidentielle poursuivre l’adoption des textes électorales.

Amendements. 79 députés ont voté pour. Ce sont les parlementaires qui ont participé depuis vendredi dernier, au conclave à l’hôtel Paon d’Or Ivato. A noter qu’hier matin, ces députés pro-régime ont été acheminés depuis Ivato vers l’Assemblée nationale, sous escorte policière. Il convient aussi de noter que 44 amendements ont tout de même été apportés aux lois électorales. Les députés ont modifié notamment les dispositions concernant les médias en période de campagne électorale. Outre l’adoption au forceps des textes sur les élections, la dénonciation de la corruption au niveau de l’Assemblée nationale par les députés de l’opposition constitue également l’évènement marquant de la journée d’hier du côté de Tsimbazaza. Les députés MAPAR, TIM et indépendants ont sorti des banderoles sur lesquels l’on pouvait lire « STOP CORRUPTION » et « AOK’IZAY NY KOLIKOLY ». Du jamais vu dans l’histoire du Parlement même dans les autres pays à démocratie encore fragile.

Bianco. D’après les informations qui ont circulé hier à l’Hémicycle, les députés qui ont voté les lois électorales auraient reçu 50 millions d’Ariary chacun. D’ailleurs, une vidéo montrant quelques députés dans une chambre, en train de distribuer de l’argent dans un carton, a déjà fait le tour des réseaux sociaux depuis hier soir. Cette vidéo pourrait servir de preuve pour le Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco) qui a déjà été saisi sur cette affaire. Hier, les parlementaires MAPAR, TIM et indépendants ont déposé une plainte à Ambohibao pour dénoncer la corruption dans le cadre de l’adoption des lois électorales à Tsimbazaza. Durant la séance plénière d’hier, un huissier de Justice a notifié le président Jean Max Rakotomamonjy à propos de l’existence de cette plainte. Reste à savoir si Ambohibao osera aller jusqu’au bout de son enquête pour que le peuple malgache puisse connaître ce qui s’est réellement passé au Paon d’Or durant le week-end dernier.

Davis R

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