
D’après Maître Hanitra Razafimanantsoa, certains députés de l’opposition, en l’occurrence le député d’Analalava, seraient victimes de menaces actuellement.
Les parlementaires élus sous les couleurs du « Tiako i Madagasikara », ceux du « Miaraka Amin’i Prezida Andry Rajoelina », ceux du « Malagasy Miara-Miainga » et des élus indépendants persistent et signent dans leur mouvement de contestation de l’adoption des lois électorales. Hier, une forte délégation composée de 73 députés ont effectué un « diabe » vers le siège de la Haute Cour Constitutionnelle à Ambohidahy pour déposer une « lettre de réserve » auprès du greffe de la HCC pour dénoncer le non- respect de la procédure légale et l’inconstitutionnalité des lois électorales adoptées dernièrement à l’Assemblée nationale. Les parlementaires de l’opposition ont quitté Tsimbazaza à bord de cars vers 10 heures pour rejoindre Ambohidahy où une foule immense a déjà attendu depuis la matinée. « Aok’izay ny kolikoly », a scandé les partisans du MAPAR et du TIM. Une allusion aux suspicions de corruption autour de l’adoption des textes électoraux. A la sortie de la Haute Cour Constitutionnelle, Maître Hanitra Razafimanantsoa, Vice-présidente de l’Assemblée nationale a déclaré que « sur la forme, l’adoption du projet de loi organique sur le régime général– des élections et référendums, le projet de loi organique sur la Présidentielle et celui relatif aux législatives, est anticonstitutionnelle. Par ailleurs, la procédure légale prévue par le Règlement intérieur de la Chambre basse n’a pas été respectée ».
75 députés. Les parlementaires TIM et MAPAR affirment disposer des preuves confirmant le fait que 75 députés seulement ont voté pour les lois électorales et non pas 79 comme le prétendent leurs collègues issus de la mouvance présidentielle. La majorité absolue n’aurait donc pas été atteinte. Ces preuves sont désormais entre les mains des enquêteurs du Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco). En effet, après Ambohidahy, les députés de l’opposition ont rejoint Ambohibao pour déposer une nouvelle requête dénonçant la corruption qui a engendré le vote à Tsimbazaza. Même si cette démarche n’a fait l’objet d’aucune publicité, une foule immense a accompagné la délégation depuis Ambohibao. Le directeur général du Bianco, Jean Louis Andriamifidy, quant à lui, a réitéré pour l’occasion que la vidéo qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux peut être utilisée dans le cadre de l’investigation. On a appris hier que, suite à la dénonciation de corruption à Tsimbazaza, certains députés, en l’occurrence l’élu TIM d’Analalava font face actuellement à des intimidations et des menaces d’arrestation. Les yeux sont désormais rivés vers le Bianco qui devrait donner suite à cette affaire dans les jours qui viennent.
Davis R