
Elle s’appelle Andriamarosoa Sandra Fanamperana surnommée Wild Sand. Elle vient juste d’avoir 22 ans le 13 avril. Joueuse de tennis professionnelle, elle joue au club de Courbevoie en France, coachée par Natacha Randriantefy et Rija Rajaobelina. Belle, sportive, calme…et surtout persévérante et courageuse. Elle se dit timide, réservée…
Midi Madagasikara : « pouvez-vous nous parler de votre palmarès en tennis ? »
Sandra Andriamarosoa : « J’ai débuté le circuit professionnel en Septembre 2013 et je suis actuellement classée 1240 à la WTA, et -15 en France. D’autre part, je suis aussi membre de l’équipe nationale de FED CUP »
M.M. : « Jouerez-vous toujours pour Madagascar ? »
S.A. : « Bien sûr, j’estime que c’est un honneur et une chance de représenter mon pays en tant qu’athlète. J’ai toujours une petite émotion dans les grands tournois quand mon nom est affiché sur les tableaux avec le drapeau Malgache à côté. Sans parler de la FED CUP où l’on doit porter le nom de notre pays sur le maillot. C’est une lourde responsabilité mais on est vraiment très fière. Ca donne une dimension supplémentaire au jeu. »
M.M. « avez-vous déjà évolué à Madagascar ? »
S.A. : « C’est vrai que je suis peu connue dans le milieu du tennis malgache et pourtant, j’y ai fait mes débuts et je rentre à Madagascar assez régulièrement. Par exemple, j’ai commencé le tennis à l’âge de 5 ans au Club BANI à Ivato avec mon père Hery Lala, puis j’ai participé aux cours collectifs à l’ASUT. J’ai été championne de Madagascar dans les catégories pépinière et benjamine avant d’être détectée par la ITF lors des Championnats d’Afrique U14. Après mon retour du Centre ITF, j’avais été blessée assez longuement avant de repartir en Europe. Sinon, dernièrement, pendant les fêtes de fin d’année j’étais rentrée 1 Mois et je me suis entraînée quasi quotidiennement au MSC, avec Max Randriantefy, l’homme qui a formé mes coachs. »
M.M. : « Quel a été votre meilleur match ? »
S.A. « Ces deux dernières années, j’ai commencé vraiment à bien jouer et j’ai joué quelques bons matches. Mais le premier qui me revient est certainement ma victoire contre Séverine Beltrame, N°13 Française et ex quart de finaliste à Wimbledon, l’été dernier en finale d’un tournoi dans le Sud de la France. Ce match représente beaucoup pour moi sur le plan de la confiance. Un autre match m’a aussi marquée, celui contre Gabriela CE, une Brésilienne actuellement classée 285 WTA, c’était la première fois que je participais au tableau final d’un 25 000$ et j’étais un peu intimidée, j’avais pris 6/0 au 1er Set et je n’en menais pas large, mais je me suis accrochée et j’ai fini par gagner hyper serré 7/6 au 3ème. C’était un super moment, il y avait mes coaches au bord du court et aussi Irina Ramialison. C’est un bon souvenir. Puis, il y a bien sûr les matches en FED CUP. Certes, je n’ai pas encore fait un coup d’éclat mais ces matches là sont ceux qui me font le plus vibrer. C’est une sensation difficile à décrire, absolument à part. Mon meilleur souvenir reste aussi ma première coupe quand j’étais pépinière. Puis chaque rencontre gagnée en FED CUP comme la victoire de Madagascar contre Chypre, et la Norvège en 2013 et contre l’Arménie en 2014. Je garde aussi un bon souvenir de mon premier point WTA gagné à St Malo en Bretagne. »
M.M. : Votre entourage est-il toujours auprès de vous ? »
S.A. « En fait, mon entourage, je veux dire ma « garde rapprochée » est composée de très peu de personnes dont mes coaches certains de mes partenaires d’entraînement. Ils essaient autant que possible d’être avec moi. La plupart de ma famille se trouve à Madagascar, mais j’ai la chance d’avoir quelques amis Malgaches qui sont très présents dans ma vie. »
M.M. « Quel est votre rythme de vie ? »
S.A. « Je ne peux pas me permettre d’improviser. Je me lève généralement vers 7h le matin, je m’échauffe et je joue pendant 2h. Puis, je déjeune au Club pour ne pas perdre du temps dans les transports et l’après-midi j’enchaîne avec un entraînement de tennis collectif, suivi d’un entraînement physique en salle de musculation. Ensuite, le soir, je donne des cours de « step » dans un centre culturel. Et, les week-ends je joue systématiquement en tournoi. En fait, on peut dire que c’est un rythme absolument infernal »
M.M. « Quel a été le plus gros sacrifice que vous avez fait pour le tennis ? »
S.A. : « Sans hésiter, c’est d’avoir quitté ma famille et mon pays à l’âge de 12 ans. Ca a été très dur au début, mais le temps fait qu’on s’y habitue. Et aussi d’avoir arrêté mes études pour me consacrer entièrement au tennis »
M.M. « Avez-vous des frères et sœurs ? »
S.A. « J’ai un grand frère qui s’appelle Raoby qui est pilote d’avion et une petite sœur Prisca qui est encore collégienne. Quand je parlais de sacrifice, être éloignée d’eux est certainement ce qui est le plus dur pour moi. »
M.M. : « En couple ou célibataire ? »
S.A. « Célibataire pour le moment. Non, sincèrement, c’est un mode de vie qui est assez particulier et ce sera difficile de trouver quelqu’un à qui ça conviendra mais je ne désespère pas ».
M.M. : « Quel est votre cursus scolaire et universitaire ? »
S.A. « J’ai fait mon primaire dans une école ordinaire puis j’ai fait 2 ans de collège en « High School » en Afrique du Sud, puis j’ai intégré un lycée « Tennis-Etudes » en horaires aménagés à Paris et à la fin, j’ai suivis des cours par correspondance. Ensuite, j’ai eu des propositions pour des Universités aux Etats-Unis mais j’ai préféré tenter ma chance sur le circuit professionnel ».
Propos recueillis par Anny Andrianaivonirina