L’expulsion manu militari de Christine Razanamahasoa de la villa « Jean Charles » à Amparibe remet sur le tapis la question des anciens ex-ceci et ex-cela qui continuent d’occuper pour ne pas dire de squatter les logements de fonction auxquels ils n’ont plus droit.
SDF d’en haut !
Dans sa lettre adressée à « Madame Christine Razanamahasoa, Ancienne Ministre de la Justice », l’actuelle Ministre des Finances et du Budget et non moins SG du MFB durant la Transition, Vonintsalama Andriambololona d’expliquer que « dans le cadre de la gestion des villas ministérielles et étant donné déjà l’insuffisance de ces immeubles par rapport au nombre des membres du Gouvernement, plusieurs ministres ne peuvent pas encore jouir de leur droit en la matière, notamment l’actuelle ministre de la Justice ». Laissant implicitement entendre que le logement devenu vacant pourrait être attribué à Rasolo Elise Alexandrine même si la villa « Jean Charles » n’est pas réservée exclusivement aux ministres de la Justice. Sous la Première République, elle était la résidence du ministre de l’Intérieur de l’époque, André Resampa. Le patron de la DGIDIE, Raveloson Mahasampo l’avait également occupé durant la Deuxième République. Du temps où il était à la tête du MFB, Jean Razafindravonona avait aussi adressé une lettre à Christine Razanamahasoa avec pour objet la libération et remise de clés de la villa « Jean Charles » sise à Amparibe. « Conformément aux textes réglementaires en vigueur, les Hôtels Ministériels ont pour vocation de loger les Chefs d’Institutions, les Membres du Gouvernement ou les Membres du Bureau Permanent du Parlement », avait-il rappelé. Sans aller jusqu’à déloger l’ancienne ministre de la Justice même s’il n’avait pas lui-même de logement de fonction mais continuait d’habiter pas loin de là, du côté de Mahamasina. En tout état de cause, malgré l’insuffisance de villas, les ministres sont loin d’être des SDF d’en bas. Bénéficiant notamment d’indemnités de logements, ils sont plutôt des SDF d’en haut, c’est-à-dire Sans Difficulté Financière. Contrairement aux fonctionnaires qualifiés à tort de fantômes qui avaient été expulsés par les propriétaires faute d’avoir pu payer leurs loyers.
R.O