
Ce ne sont pas les solutions quant à la recherche d’un environnement favorable pour les femmes malgaches et les jeunes qui ont manqué lors de la FCRTM qui s’est déroulée pendant trois jours dans la cité des fleurs. Mais il reste leur réalisation.
Le Symposium national des leaders traditionnels culturels et chefs coutumiers sur la création d’un environnement favorable pour le respect des droits de l’homme en général et ceux des femmes et jeunes en particulier, a pris fin mercredi dernier. Ce qui a permis à de nombreuses solutions, plus précisément des recommandations, adressées à toutes les parties prenantes de l’événement, de voir le jour. Ainsi, le premier ciblé a été l’Etat. L’on sait qu’il est surtout essentiel que le gouvernement prenne enfin ses responsabilités, en matière de justice, comme l’application des différentes lois relatives à l’interdiction des relations sexuelles précoces, la prostitution des mineurs, le non respect des droits des femmes et des enfants, leur exploitation, ainsi que les grossesses précoces. En outre, il a été aussi proposé que l’Etat, entre autres, équilibre le niveau d’éducation entre les milieux urbains et ruraux, tout en la rendant entièrement gratuite, élabore des projets pour les personnes vulnérables, mette en place une plate-forme qui garantit le lien avec les chefs coutumiers et leaders traditionnels, insérer les traditions malgaches dans les programmes scolaires de l’éducation de base (en collaborant avec le MEN), crée de nouveaux emplois, etc. Comme l’a recommandé la Princesse Ekalovelo Toendreniny, présidente de la CRTM, au début de l’événement, l’administration devrait prendre en considération toutes ces recommandations, ainsi de les appliquer sans exception, afin qu’il puisse y avoir du concret.
« Dina iraisana ». Ce n’est pas tout. Puisqu’il était question de débattre sur le sort des jeunes malgaches en impliquant les leaders et chefs coutumiers de tout le pays, des recommandations leur ont été également adressées, dont les principales sont, qu’ils deviennent des exemples pour leurs descendants en matière de respect des droits des femmes et des enfants, qu’ils sensibilisent ces jeunes et leurs parents (en faisant du porte à porte si nécessaire) sur le respect des « Fady » et des traditions avant, pendant et après les grands événements culturels malgaches, comme les « Donia, Sambatra, Fitampoho », la préservation de leur santé reproductive, et de veiller sur la pureté de leur corps s’ils sont encore des mineurs, etc. Mais surtout, il a été question de mettre en place un « Dina iraisaina » ou pacte communautaire entre toutes les communautés royales traditionnelles de Madagascar, garantissant les droits des femmes et des enfants sur tous les plans, obligeant ainsi l’abolition de toutes les mauvaises pratiques qui leur sont faites, ainsi que certains us et coutumes qui ne conviennent plus au temps actuel. Le savoir collaborer de ces derniers avec l’administration et les différents partenaires techniques et financiers a été également évoqué.
Un autre symposium? Mais les questions qui s’imposent sont : comment vont-ils (les leaders traditionnels et les chefs coutumiers) pouvoir réaliser tout ce qui vient d’être évoqué, sans se consulter mutuellement dans les temps à venir, comme l’a annoncé d’ailleurs la présidente de la CRTM lors de la cérémonie d’ouverture, pour ne pas dire organiser un autre symposium national? Et ce, avec quels moyens ? En effet, rien que la mise en place d’un pacte communautaire au niveau national comme ce qui vient d’être cité n’est pas du tout une chose facile, étant donné que chaque royauté veut nécessairement conserver sa souveraineté. En tout cas, la réalisation d’un tel événement signifie que Madagascar a réellement franchi un grand pas à ce propos, grâce à l’initiative de l’UNFPA en particulier et d’autres organes des Nations Unies. Par ailleurs, les suggestions proposées ont également touché les parents, en les sollicitant d’indiquer la bonne direction à leurs enfants.
Attestation de participation. A noter que durant les trois jours de l’événement, les organisateurs (l’UNFPA aidés de près par des représentants des autres organes des Nations Unies, et ceux des différents ministères), et tous les participants (plus de 150 leaders traditionnels et chefs coutumiers de tous le pays issus des 18 ethnies), ont fait en sorte que des résultats palpables soient obtenus. A titre de rappel, le 1er jour a été consacré à la mise en exergue de la réalité sur la vie quotidienne des femmes et des enfants Malgaches. Le jour suivant donnait l’occasion de faire des travaux de commissions (dont chacune contenait des représentants des royautés présentes) pour aboutir aux restitutions d’idées qui ont permis d’obtenir ces recommandations. Et le symposium national a été clôturé par une remise de certificats de participation à tous et quelques manifestations culturelles. Ce qui a donné l’occasion à Philipe Grandet, Représentant Adjoint de l’UNFPA, présent à la cérémonie de clôture, de féliciter tous ceux qui ont participé à cet événement historique quant aux efforts qu’ils ont entrepris.
Arnaud R.