C’est presque comme un seul homme que les membres du Sénat ont voté les lois électorales déjà adoptées par les députés. C’était une formalité puisque la Chambre haute est unicolore. La sénatrice TIM n’a évidemment pas fait le poids face à la majorité écrasante de ses collègues HVM. Leur retour à l’Assemblée ne changera bien évidemment rien et l’ultime étape sera l’examen de conformité à la constitution à la HCC, dernier espoir pour l’opposition d’empêcher l’irréparable.
Une atmosphère politique de plus en plus pesante
La stratégie du régime est maintenant claire. Il est en train d’écarter tous les obstacles qui se dressent sur la route de son candidat à l’élection présidentielle. Les dirigeants du parti au pouvoir ont commencé à changer de ton. Même si aucune mesure n’a encore été prise pour mettre leurs adversaires au pas, leur attitude se fait plus menaçante. Les propos du Premier ministre sur la nécessité du préserver l’ordre en cette période préélectorale s’apparentent à un raidissement du pouvoir. Les termes du communiqué du ministre de la Communication, qualifié de lettre de mise en demeure à l’égard d’une partie des médias audiovisuels et de la presse privée, apparaissent comme une volonté de mise au pas de ces derniers. En brandissant les sanctions prévues dans le Code de la Communication, ce ministre montre que le pouvoir veut brider cette presse usant trop facilement à son goût de la liberté d’expression. Le Sefafi, dans son dernier tour d’horizon de la situation, ne cache pas ses préoccupations ou plus précisément ses craintes sur le déroulement des élections de cette fin d’année. Ce qu’il qualifie de véritable « hold-up » électoral traduit parfaitement cette volonté du pouvoir d’assurer un cadre pseudo légal à la victoire de son candidat. L’atmosphère politique va être de plus en plus pesante dans les mois à venir.
Patrice RABE