Les 73 députés qui n’ont pas voté les lois électorales tiennent à rendre public ce qui s’est réellement passé le jour où les lois électorales ont été votées par 79 députés, soi-disant « marchandés ». Au Panorama Andrainarivo, les 73 députés issus des partis Tim, Mapar, Vpm/Mmm et quelques indépendants ont condamné, pour l’énième fois, les circonstances dans lesquelles ces lois électorales ont été votées. Pour eux, par le biais de l’élue du premier arrondissement de la Capitale – Hanitra Razafimanantsoa – « les 79 n’ont respecté ni la Constitution, ni le règlement intérieur ». Mais ce n’est pas tout. Les 73 ont affirmé qu’ « habituellement, les députés qui votent pour une loi se rangent dans le camp droit, ceux qui votent contre cette loi se placent dans le camp gauche. Mais lors du vote des lois électorales, ce n’était pas le cas ». Et Hanitra Razafimanantsoa – ébahie par les quatre sessions extraordinaires (tellement extraordinaire pour l’histoire du pays) – a précisé que « depuis l’année dernière, on nous a informé de l’arrivée de ces lois électorales à l’Assemblée nationale. Mais, finalement, cela n’a eu lieu qu’en mars. On se pose, donc, la question selon laquelle si on est prêt à organiser et à réaliser des élections ou non ».
Fraudes électorales. Par ailleurs, cette rencontre des 73 députés avec le public a été également une occasion pour eux de réitérer que ces lois électorales « favorisent d’ores et déjà la pratique des fraudes électorales massives » et « conduisent automatiquement à la réélection de l’actuel président de la République ». En effet, selon les explications du député de Soanierana Ivongo, Tody Armand, le comptage des voix ne s’effectue plus sur tableau mais sur des tables. « (…) A chaque table, l’un des scrutateurs prend le bulletin et le passe déplié à un autre scrutateur. Ce dernier lit à haute voix les options ou les noms marqués sur les bulletins. Deux (2) autres scrutateurs relèvent ces options ou noms sur les feuilles de dépouillement et de pointage prévues à cet effet » (Article 169 de la loi sur le régime général des élections et référendums). Notons que les 73 députés attendent, actuellement, les fruits de la lettre de réserve et de la plainte déposées, respectivement, auprès de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) et au Bianco. Des indiscrétions laissent également prétendre qu’une suite à donner est, actuellement, en gestation. A suivre.
Aina Bovel