
Une dérive autoritaire de trop du régime Rajaonarimampianina. La victime, hier, était l’ancien chef de l’Etat, Marc Ravalomanana qui était interdit d’entrer à Ambalavao et a dû regagner Fianarantsoa.
La journée du 21 avril n’est pas encore arrivée et voilà que le régime Rajaonarimampianina ne cesse de violer non seulement la démocratie, mais aussi et surtout, les libertés fondamentales garanties par la Constitution. En effet, hier, après avoir assisté à la cérémonie d’ouverture de l’atelier national sur la refondation totale de la nation, organisé par le K3F de l’Eglise Catholique, il a quitté Fianarantsoa et effectuait une petite pause à Ambalavao. Normalement, il devait procéder à un bain de foule, comme à l’accoutumée, mais des éléments de l’Emmoreg lui ont refusé l’accès des lieux, sous prétexte qu’ils ont « reçu et ne font qu’exécuter un ordre ». Un ordre dont le commanditaire demeure inconnu, mais selon Marc Ravalomanana, il s’agit du chef de district adjoint. Après une longue tractation, Marc Ravalomanana n’était pas du tout en mesure de poursuivre sa route, il était obligé de regagner Fianarantsoa.
Communauté internationale. Suite à ces agissements condamnables des forces de l’ordre, l’ancien président de la République n’a pas hésité, un seul moment, à dénoncer les faits auprès de la communauté internationale. « J’ai appelé les ambassadeurs de France, de l’Union Européenne, et des Etats-Unis pour leur dire qu’à Madagascar, le respect de la Constitution est une théorie abstraite. En effet, elle garantit la liberté de circuler, la liberté d’aller et venir, la liberté d’expression, la liberté de réunion, la liberté de manifestation. Mais aujourd’hui (ndlr : hier), je n’ai pas pu jouir de ces libertés », a-t-il informé. Néanmoins, il faut noter que même s’il n’a pas pu rencontrer la population d’Ambalavao hier, il a pu s’entretenir avec quelques responsables, tout en promettant à la première qu’il va « revenir bientôt ».
« Tsy ao ». Par ailleurs, Marc Ravalomanana a également adressé un message aux autorités étatiques qui trouvent le temps de verrouiller la parole à Madagascar, qui, en principe, est un Etat démocratique. « Je vous préviens. Cette transgression de la liberté d’expression est une épée de Damoclès sur vos têtes. Je connais l’histoire », partage-t-il. Mais ce n’est pas tout. Le ministre de la Défense Nationale a également eu sa part. « Ce que font les forces de l’ordre n’est autre qu’une opprobre. Et le ministre de la Défense Nationale, quand il a dit qu’il écoute les voix de la population, devrait réagir », précise Marc Ravalomanana. Ce dernier ayant qualifié la situation politique actuelle de «tsy ao ». Inflation et insécurité en sont les principaux composants, selon toujours cet ancien chef de l’Etat.
Aina Bovel