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lundi, juillet 7, 2025
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Lettre de lecteur : Quand la Capitale se réveille, le pouvoir tremble

Dès la colonisation, la Capitale faisait peur à l’administration coloniale. Pendant la Première République, l’AKFM du jeune pasteur Andriamanjato Richard connu comme un marxiste chrétien animait la résistance. Antananarivo s’opposait à la nouvelle forme de la colonisation. Mai 72 voulait un changement radical de la société. Lancé par les étudiants et les lycéens, le mouvement a gagné tout le milieu scolaire, les parents et les syndicats. Il a été réprimé de façon violente. Il y avait des fusillades, des blessés et des morts.

Sous la Deuxième République, fin stratège, le Président Didier Ratsiraka a réuni au sein du Conseil Suprême de la Révolution les leaders de l’opposition : l’AKFM Andriamanjato Richard, le Monima Monja Jaona, le MFM Manandafy Rakotonirina. Le régime socialiste avait réussi à esquiver dans les premières années, la fronde de la capitale. Mais à partir de 1991, après la chute du mur de Berlin et l’éclatement de l’Union  soviétique, Antananarivo s’est soulevé avec les Forces Vives pour mettre fin au régime socialiste.

La Troisième République, sous le Pr Albert Zafy a libéré la parole et l’opposition. Mais bien qu’un vent de démocratie ait soufflé, le Président a été empêché par sa propre majorité. Un empêchement sans fondement, motivé par des calculs politiques.

Le retour de l’amiral Ratsiraka au pouvoir en 1997, offrait l’occasion au maire d’Antananarivo de préparer son accession à la magistrature suprême. En 2002, de  Tiako Antananarivo (J’aime Antananarivo), Ravalomanana est passé au Tiako i Madagasikara (J’aime Madagascar), en tant que candidat à l’élection présidentielle. Nettement en tête au 1er tour, Marc Ravalomanana avait toutes les chances de gagner dès le 1er tour contrairement à la décision de la HCC. S’en est suivie une crise postélectorale d’une extrême violence.

En 2009, le jeune maire de la capitale Andry Rajoelina,  s’est levé contre l’empire du  Président Marc Ravalomanana. Une partie de la population d’Antananarivo et de l’armée l’ont soutenu, obligeant le Président à abandonner le pouvoir et s’enfuir en Afrique du Sud.

En décembre 2013, Hery Rajaonarimampianina, candidat de substitution d’Andry Rajoelina, est élu Président de la Quatrième République. Arrivé au pouvoir sans aucun député de son camp, il a pu constituer une majorité parlementaire instable autour du HVM. Qualifié de traître par le parti MAPAR, il a été empêché en 2015 par plus des deux tiers des députés, mais la HCC l’a sauvé avec « le pacte de responsabilité » qui n’a jamais été appliqué.

Depuis 2017, le pouvoir donnait des signes tantôt d’assurance, tantôt de panique face à l’élection prévue se tenir à la fin de l’année 2018. Les nouvelles lois électorales, élaborées ensemble par le pouvoir, la société civile et des partis politiques ont été globalement rejetées par l’Assemblée  nationale suite à des manœuvres diverses ressenties par la population comme une manipulation de trop. Ces nouvelles lois sont nettement en régression par rapport aux anciennes lois électorales, concernant la garantie du bon déroulement du scrutin, le droit des citoyens de porter plainte sur les résultats du vote et surtout le droit des électeurs de choisir les candidats qu’ils veulent.

Tel est le début de la contestation de la capitale, dirigée par les 73 députés, le samedi 21  avril  2018. Le rassemblement massif de la population devant l’Hôtel de ville s’est heurté à une répression armée, ayant fait des blessés et des morts. Le nouveau régime est averti que quand la capitale se réveille, le pouvoir tremble.

André Rasolo

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