Comme promis, le bureau national du parti APM ou « Antoko Politika Madio » – présidé par Rakotoarisoa Faniry Alban dit Bàbà – sort de son silence. Hier, à l’hôtel Le Pavé Antaninarenina, le parti s’est exprimé sur les actualités chaudes du moment, entre autres, la réclamation de la démission du chef de l’Etat par les députés du changement sur la Place du 13 Mai et les solutions proposées à cet effet. Comme les autres, l’APM fait preuve de compassion à l’endroit des familles des victimes des évènements du 21 avril et condamne le recours à la force ayant entraîné la mort de six personnes. Néanmoins, le parti ne veut plus d’un « semblant de démocratie », visant à « sacrifier » le peuple pour des fins politiques. « Cela ne veut pas dire que nous ne soutenons pas le mouvement des 73 députés. Au contraire, nous les appuyons mais nous n’acceptons pas que le peuple soit utilisé par des politiciens pour servir leurs intérêts », précise Bàbà Rakotoarisoa.
Gouvernement collégial. Par ailleurs, l’APM rejoint les autres sur la démission du chef de l’Etat. De surcroît, il l’a déjà réclamé le 6 mai 2016 à travers une missive adressée au locataire d’Iavoloha. Pourtant, le bureau national souligne que dans l’hypothèse de démission de Hery Rajaonarimampianina, il ne fera pas partie d’un éventuel gouvernement collégial si jamais le président du Sénat et non moins président du parti au pouvoir HVM, sera empêché par la Haute Cour Constitutionnelle. La raison est qu’« actuellement, nous constatons le retour des mercenaires politiques, des dinosaures politiques, des transhumants sur le devant de la scène dans ce mouvement. Comme le nom du parti l’indique, nous ne nous mélangeons pas avec eux. Par ailleurs, et comme notre slogan le révèle (ndlr : « Firenena fa tsy seza »), nous n’avons pas besoin de « seza » dans un gouvernement collégial. Mais nous précisons que, si le parti réunit les conditions requises, il va présenter un candidat à la Mairie de Tana en 2019 », réitère le président de l’APM.
Place du 13 mai. Au reste, la question selon laquelle l’APM compte-t-il se rendre sur la Place du 13 mai, a été posée au bureau national. « Jusqu’à aujourd’hui (ndlr : hier), nous n’avons pas l’intention de nous rendre à la Place du 13 Mai. Mais nous verrons en fonction de l’évolution de la situation si nous allons changer d’avis ou pas », a précisé Bàbà Rakotoarisoa. Dans la même foulée, a-t-il soutenu qu’il ne fait pas confiance aux médiateurs dépêchés par la communauté internationale qui, selon lui, « sont les responsables des crises et ne font que servir leurs intérêts ». Sur ce point, force est de rappeler que, Joachim Chissano, le célèbre personnage de la transition de 2009-2014 est, actuellement, dans nos mûrs…
Aina Bovel