
Trois ans au chômage. Une injustice dont les syndicalistes de la compagnie aérienne Air Madagascar sont victimes depuis le jour où ils ont revendiqué « une bonne gouvernance » au sein de la compagnie. Aujourd’hui, ils réclament la démission du chef de l’Etat.
Et oui, les syndicalistes de la compagnie aérienne Air Madagascar soutiennent fermement le « tolona » des députés pour le changement qui revendiquent le départ du locataire d’Iavoloha, Hery Rajaonarimampianina. Sauf que pour lui et ses frères de lutte, le soutien qu’ils accordent à ce « tolona » n’a aucun trait politique en général et électoral en particulier. Il s’agit plutôt d’exiger la restauration d’un Etat de droit et de la bonne gouvernance. D’ailleurs, c’est même le motif de la grève qu’ils ont menée il y a trois ans.
Démission. C’est dans cette optique que Rado Rabarilala et consorts estiment « optimale » la démission du président de la République, dans la mesure où il ne respecte en rien les principes inhérents au concept d’Etat de droit, en l’occurrence, le respect des lois et règlements et l’application des décisions de justice. « Nous nous demandons si c’est le chef de l’Etat qui fait obstacle à notre réintégration. Parce que si c’est le cas, il ne doit plus s’attarder à démissionner », explique Rado Rabarilala. Mais ce n’est pas tout. « Il (ndlr : le chef de l’Etat) a limogé les personnalités que nous avons pointé du doigt, entre autres, le Président du Conseil d’Administration de l’époque et quelques directeurs. Nous avons préconisé aussi notre réintégration. Alors qu’attend-il pour ce faire ? », poursuit-il. L’on se demande évidemment, quelles sont les raisons qui empêchent les autorités de les réintégrer car jusqu’à maintenant, elles n’ont pas fourni d’explications claires et plausibles.
Mais il n’y a pas que le président de la République qui soit concerné par cette affaire. Le Premier ministre lui aussi. En effet, selon l’article 65 de la Constitution, il « veille à l’exécution des décisions de justice ». Jusqu’à maintenant, l’on ignore ce qu’a effectué Mahafaly Solonandrasana Olivier sur l’affaire Rado Rabarilala et consorts. Quand il s’agit de sa personne, de ses biens, diligenter des enquêtes qui produisent leurs fruits s’annonce un impératif. Mais quand il s’agit de réintégrer des syndicalistes, imposé par une décision de justice à l’appui, l’on traîne. D’ailleurs, Rado Rabarilala a précisé qu’il a d’ores et déjà rencontré le chef du gouvernement et le président du Sénat. Une évolution est fortement attendue par rapport à cette affaire. De surcroît, la suspension de ces syndicalistes présente des conséquences humaines, sachant qu’ils ont chacun une famille qui attend à être nourrie et assistée.
Aina Bovel