Une interpellation stricte et catégorique. L’Armée a de nouveau brisé le silence et a exhorté ou obligé (c’est selon) les responsables de partis à trouver une issue, face à cette crise qui mine le pays. Devant la presse hier, le ministre de la Défense Nationale, Béni Xavier Rasolofonirina, le ministre de la Sécurité Publique, Andrianisa Mamy Jean Jacques et le secrétaire d’Etat à la Gendarmerie, Randriamahavalisoa Girard, ont lancé un appel, non seulement à l’endroit des politiciens, mais aussi et surtout à l’endroit des citoyens qui, selon elle, ne doivent plus être instrumentalisés par lesdits politiciens.
Meilleurs délais. « Nous interpellons strictement les chefs de partis concernés par ce problème politique, à prendre des mesures dans les meilleurs délais », insistent les mastodontes de l’Armée. Sur ce point, ce ne sont pas les propositions qui manquent, qu’il s’agisse de dialogue, de compromis, de démission ou encore d’élections anticipées. C’est plutôt la volonté, comme à l’accoutumée, qui fait défaut. Et ce, sans parler de l’intérêt supérieur de la Nation étant éternellement mis de côté. Et depuis le jour où l’Armée a requis « une solution politique à ce problème politique », aucune avancée majeure n’a été constatée. Et pire ! Les propositions de médiation ou de concertation qui sont des préalables, permettant d’accoucher des « solutions politiques » sont boycottées par les manifestants.
Libertés individuelles. Par ailleurs, l’Armée dénonce également certains agissements de certains politiciens. « Les zones stratégiques ne peuvent être pénétrées sans autorisation. Ceux qui enfreignent à cette règle, enfreignent également les dispositions des articles 91 à 101 et 327 à 329 du code pénal », souligne-t-elle. Peut-être, s’agit-il, d’un rappel à l’ordre adressé à l’endroit des manifestants du 13 Mai qui « invitent » les personnels des ministères et des établissements publics à étoffer le mouvement. D’ailleurs, l’Armée l’a précisé dans sa déclaration. «Le fait de contraindre une personne, de manière directe ou indirecte, contre sa volonté, est une atteinte à l’article 10 de la Constitution et viole certaines libertés individuelles », poursuit-elle. L’appel est donc, lancé et espère-t-elle l’Armée, à ce qu’elle soit entendue.
Aina Bovel