C’est un grand pas qui a été réalisé pour sortir d’une crise partie pour durer. Les juges constitutionnels ont donc retoqué ces lois électorales votées par les députés pro-régime, en déclarant inconstitutionnels les articles controversés. Une partie du contentieux entre le régime et les députés du changement est réglée, mais d’autres questions restent en suspens. La HCC ne s’est pas prononcée sur celles de la déchéance du chef de l’Etat et des ZES ou zones économiques spéciales. Une page est maintenant tournée, les règles du jeu vont être plus claires. Le régime n’est plus omnipotent, et il ne peut plus agir à sa guise. Des négociations ont commencé en coulisses et on saura bientôt le résultat de ces tractations. On sait que les 73 députés du changement, même s’ils paraissent intransigeants sur la place du 13 mai, sont des parlementaires responsables. Ils ont certainement pris la mesure de la situation actuelle. On ne sait pas quelle suite ils vont donner au mouvement. Ils savent que toutes les cartes sont maintenant rebattues, et qu’il faut revenir au cadre légal. Le régime ne peut plus outrepasser ses droits. Ses pratiques ont été dévoilées sur la place publique. Les lois électorales vont certainement être de nouveau discutées à l’Assemblée et cela se fera dans la plus parfaite transparence. Cette fois-ci, le vote sera sincère et aucun moyen de pression ne sera toléré. Il ne sera plus possible d’avoir recours aux pratiques délictueuses auxquelles on nous avait habitués, car l’opinion va être particulièrement vigilante.
Sur le plan international, c’est vers l’Arménie que nos yeux se tournent car, c’est un mouvement populaire qui a réussi à faire plier un régime sourd aux revendications des citoyens. L’opposition incarnée par son chef charismatique, Pachinian, a réussi à faire plier le Premier ministre qui a dû démissionner. Les manifestations se sont déroulées de manière pacifique et elles ont obligé le parlement à composer avec la rue. Le leader de l’opposition est prêt à devenir chef d’un nouveau gouvernement et affirme avoir un programme politique adapté à la situation. Il répète cependant que : « Le peuple a pris le contrôle de la situation. Les premiers ministres viendront et partiront, mais ils savent désormais que s’ils dépassent les limites, le peuple dira : Nous sommes les maîtres de notre pays ».
La mobilisation des manifestants palestiniens à la frontière entre la bande de Gaza, et Israël ne faiblit pas lors de ce sixième vendredi consécutif. Des dizaines d’hommes et de femmes ont été blessés par l’armée israëlienne qui tire à balles réelles. Cette dernière est en butte aux critiques de l’ONU et de la communauté européenne dénonçant un usage excessif de la force.
La France est toujours en proie aux grèves qui n’influent pas tellement sur l’opinion de la population vis-à-vis du président Emmanuel Macron. Un peu plus de 60% des sondés lui témoignent leur confiance. Pour le moment, ils approuvent son action et ne veulent pas le juger prématurément. Le chef de l’Etat continue ses déplacements à l’étranger. Après sa visite d’Etat aux Etats-Unis, il s’est rendu en Australie avant d’aller en Nouvelle Calédonie.
Madagascar est sortie de l’impasse où elle semblait s’être fourvoyée. Cette fois-ci, le mouvement de contestation initiée par les représentants du peuple, a réussi à faire entendre raison au pouvoir établi. Le spectre de la crise est en train de s’éloigner. Les négociations peuvent maintenant commencer et le travail de médiation doit se faire dans la transparence.
Patrice RABE