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mardi, juillet 8, 2025
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Lois électorales : 5,150 milliards dépensés, démission collective du gouvernement réclamée

Bon nombre d’observateurs considèrent cette décision de la Haute Cour Constitutionnelle comme une défaillance manifeste du gouvernement.

Une gifle contre le régime HVM. C’est ainsi que les observateurs considèrent la décision de la Haute Cour Constitutionnelle qui a déclaré non conformes à la Constitution une grande partie des lois électorales votées au forceps au niveau du Parlement. Une décision considérée dans le camp de l’opposition comme une première victoire. Il ne reste plus qu’à attendre le verdict des Juges constitutionnels par rapport à la requête aux fins de déchéance contre le président Hery Rajaonarimampianina, a-t-on martelé hier sur la Place du 13 mai. Le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » a été battu à plate couture sur tous les plans, aussi bien juridique et politique que communicationnel. Le lapsus du Premier ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana qui a annoncé une augmentation de 80% des salaires des fonctionnaires au lieu de 8%, et la nouvelle bourde commise par le ministre de la Communication et des Relations avec les Institutions Harry Laurent Rahajason qui a inauguré une stèle truffée de fautes d’orthographes à Toamasina dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse du 3 mai, semblent s’apparenter à un symbole du commencement de la fin pour le HVM.

Défaillance manifeste. Quoiqu’il en soit, cette décision de la HCC a revigoré l’enthousiasme des partisans de l’opposition, qui ont poursuivi hier le « tolona » en récupérant les employés au niveau des différents ministères. Désormais, les manifestants sur la Place du 13 mai réclament la démission collective du gouvernement. En premier lieu le Chef du gouvernement et non moins ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, qui a toujours déclaré que « ces lois électorales reflètent une véritable avancée démocratique ». Faut-il rappeler qu’Olivier Mahafaly Solonandrasana était à la tête du Comité interministériel qui a élaboré ces textes à polémiques. D’ailleurs, lors du processus d’adoption entaché de suspicion de corruption à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a toujours été présent à Tsimbazaza pour défendre bec et ongles ces lois entachées de calcul politique. Cet échec monumental peut-t-il être considéré comme une défaillance manifeste, motif de destitution du Premier ministre ? En effet, la Constitution, dans son article 54, alinéa 2, attribue au Chef de l’Etat, le pouvoir de « mettre fin aux fonctions du Premier ministre, soit par la présentation par celui-ci de la démission du gouvernement, soit en cas de faute grave ou de défaillance manifeste ». Quelles que soient les excuses avancées par les tentants du pouvoir, cette décision de la HCC engendre une défaillance du locataire de Mahazoarivo et de son équipe.

Gabegie. Face à cette énième humiliation, le président Hery Rajaonarimampianina devrait également sanctionner les juristes du « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » qui semblent avoir jeté des peaux de banane sur sa route. Iavoloha dispose un Club de conseillers et de juristes « de renoms », ou qui se considèrent comme tels, mais qui ont proposé des textes dont la totalité, ou enfin presque, a été déclarée non conforme à la Constitution par la Haute Cour Constitutionnelle. En tout cas, ces lois électorales ont fait perdre à l’Etat plusieurs milliards d’Ariary. Une gabegie qui aurait quand même pu être évitée avec un peu de lucidité, d’objectivité et de réflexion. Faut-il rappeler que rien que pour l’Assemblée nationale, une session extraordinaire de 12 jours provoque à l’Etat une dépense de 300 millions d’Ariary. Durant l’adoption des lois électorales, le Parlement a eu quatre sessions extraordinaires, soit un budget de 1milliard 200 millions d’Ariary. Et ce, sans parler des autres dépenses telles que la somme colossale de 3 milliards 950 millions d’Ariary ayant été utilisée pour corrompre les 79 députés pro-régime, en raison de 50 millions d’Ariary par député. Ou encore la facture de l’hébergement de ces derniers à l’hôtel Le Paon d’Or Ivato pendant le week-end pascal. Au minimum donc, le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » a jeté par la fenêtre 5 milliards 150 millions d’Ariary. Un budget faramineux qui aurait pu être utilisé pour financer des actions sociales au profit des plus démunis. D’autant plus que les 79 députés pro-régime, accusés d’avoir touché 50 millions de chaque, ne vont certainement pas restituer cet argent. Ce montant très excessif devrait motiver le Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco) à aller jusqu’au bout de ses investigations pour que les auteurs de corruptions autour de l’adoption de ces lois électorales ne restent pas dans l’impunité.

Davis R 

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