
A cause de la présence des partisans de l’opposition, Olivier Mahafaly Solonandrasana a quitté le bâtiment de la Cour Suprême en empruntant la porte de derrière.
En attendant sa décision sur la requête aux fins de déchéance du président de la République introduite par les 73 députés de l’opposition, la HCC s’est prononcée hier sur trois demandes d’avis formulées par le Premier ministre. Ces trois demandes d’avis concernent la signification du Considérant 27 et de l’article 4 du dispositif de la décision n°15-HCC/D3 du 3 mai 2018 portant sur la loi organique n°2018-008 relative au régime général des élections et des référendums et du Considérant 26 et de l’article 2 du dispositif de la décision n°16-HCC/D3 du 3 mai 2018 portant sur la loi organique n°2018-009 relative à l’élection du président de la République. Dans son avis, le juge constitutionnel affirme que la mise en conformité à la Charte africaine de la démocratie nécessite la restauration de la campagne électorale de 15 jours pour le second tour de l’élection présidentielle. La deuxième demande d’avis formulée par le Premier ministre a amené la HCC à clarifier l’article 2 de sa décision n°16-HCC/D3 où il est stipulé : « Sont déclarés non conformes à la Constitution, la phrase « … ou le cas échéant, au moyen de bulletins de vote individuels établis pour chaque candidat ». » L’avis d’Ambohidahy est clair : « Le bulletin unique doit être utilisé pour le second tour de l’élection présidentielle. » Et à la troisième demande d’avis du chef du gouvernement, le juge constitutionnel de préciser que l’article 7 de la loi organique n°2018-009 ne doit pas faire l’objet de modifications, mais sa mise en œuvre doit tenir compte de la réserve émise au considérant 14.
« Taxi ». Quoi qu’il en soit, Olivier Mahafaly Solonandrasana a été complètement ridiculisé hier. En une seule journée, il a vécu deux situations très embarrassantes. Dans la matinée, après avoir assisté à la cérémonie de prestation de serment du Premier Président de la Cour Suprême à Anosy, le locataire de Mahazoarivo a quitté les lieux par la porte de derrière. Même cas pour les autres membres du gouvernement qui ont également assisté à la cérémonie. Une initiative prise à cause de la présence devant le bâtiment de la Cour suprême, de milliers de partisans de l’opposition qui ont accompagné « les députés pour le changement » lors du dépôt de la requête en annulation et aux fins de sursis à exécution contre la décision gouvernementale interdisant les manifestations dans les provinces. Des témoins affirment même avoir vu le PM quittant la Cour Suprême à bord d’un taxi. Ici, le conditionnel est de rigueur, puisque depuis hier soir, le service en charge de la Communication de la Primature a tout fait pour rattraper le coup, tout en expliquant cependant que pour des raisons de sécurité, Olivier Mahafaly Solonandrasana a choisi de ne pas emprunter la voie principale. Quelques heures seulement après cet évènement à Anosy, l’avis de la Haute Cour Constitutionnelle que bon nombre d’observateurs considèrent comme une gifle contre le Chef du gouvernement est tombé. Cette situation démontre le fait que depuis le 21 avril, les tenants du pouvoir évitent les bains de foule. A noter que le président Hery Rajaonarimampianina devrait être présent à Anosy hier pour assister à cette cérémonie de prestation de serment du Premier Président de la Cour Suprême, mais il a choisi de faire faux bond. La dernière apparition en public du Chef de l’Etat remonte au 27 avril où il a assisté à la cérémonie de pose de premières pierres pour les travaux de réhabilitation de la RN43 reliant Faratsiho – Sambaina.
Davis R