Les médiateurs internationaux sont partis, mais ils n’ont pas réussi à influer sur le cours des événements. Le FFKM n’a pas su infléchir la position des acteurs politiques malgaches. Il a démenti être à l’origine du plan de sortie de crise qui circule en ce moment sur les réseaux sociaux. La situation n’a donc pas évolué et on est donc revenu au schéma esquissé par le mouvement des députés du changement.
Nécessité d’une reprise des discussions
Les résolutions qu’on attribue au FFKM ont été mises en forme par une équipe de juristes et n’ont pas eu l’aval de ce dernier. Le document qui circule sur les réseaux sociaux semblait être authentique, mais il ne peut donc pas servir de cadre à une véritable sortie de crise. L’instauration d’une période de transition de dix-huit mois n’a, semble-t-il, pas l’assentiment de l’opposition qui désire la tenue d’élections aux dates prévues. On parle d’un accord sur un gouvernement de consensus, mais les positions n’ont pas changé en ce qui concerne le départ ou non du chef de l’Etat. Les manifestants de la Place du 13 Mai n’en démordent pas. Ils attendent la réponse de la HCC sur la requête qui a été déposée. Pour le moment donc, c’est un véritable rapport de force qui est instauré. Le parvis de l’hôtel de ville ne désemplit pas et la pression de la foule qui y vient est très forte. L’opinion quant à elle, est partagée. Elle ne veut plus d’un système politique sclérosée et gangrénée par la corruption, mais elle commence à trouver que la crise dure trop longtemps. Le régime semble d’ailleurs tabler sur cette lassitude d’une partie de la population. Le pouvoir joue très habilement sur cette envie de voir une normalisation rapide de la situation. Il est vrai que le comportement de certains militants forçant les portes des ministères, a fortement agacé. Néanmoins, l’objectif poursuivi par le mouvement des députés du changement ne doit pas être perdu de vue. Il s’agit de changer les rouages d’un système sclérosé. Cela doit être fait dans la légalité. Cette semaine devrait donc être décisive. Les négociations continuent. Les propositions sont avancées, mais elles vont évoluer pour le bien de la nation.
Patrice RABE