Le Mafami aurait été subitement attaqué dans la soirée de dimanche dernier. Ce qui aurait donné lieu à un violent affrontement entre deux groupes d’étudiants rivaux, jusqu’à l’arrivée des forces de l’ordre.
La situation entre le Bamami et le Mafami (deux des associations d’étudiants à Ankatso), a encore dégénéré, dimanche dernier. Des rancunes qui ont abouti à une attaque à main armée, faisant des blessés et pas mal de dégâts. En effet, selon les témoignages des victimes de l’attaque, ceux du Mafami, une trentaine de jeunes étudiants du Bamami les aurait attaqué subitement chez eux dans le bloc 132 à Ambohipo (cité universitaire), dimanche dernier au soir, vers 19 h 30 mn. « Ils ont immédiatement pénétré dans notre bloc et se sont tout de suite dirigés vers la chambre du président de notre association. Ainsi, ils ont fait un gros trou dans le mur de séparation en bois pour atteindre leur cible qui était justement dans sa chambre au moment de l’attaque avec son adjoint. Sans aucune conversation, ils ont tout de suite frappé avec leurs armes les deux occupants de la chambre, et les ont trainés à l’extérieur. Pendant ce temps, certains de leurs éléments en ont profité pour cambrioler la chambre. Résultat : les deux personnes ont été gravement blessées, un ordinateur portable, une somme d’argent, et d’autres affaires ont étés volés », témoignent des étudiants du Mafami. Ainsi, selon toujours les explications, un affrontement d’environ 30 mn a eu lieu entre les deux parties quand les hommes de ceux qui ont subi l’offensive ont été rassemblés. « Nous étions obligés d’intervenir pour sauver nos amis en mauvaise posture », poursuivent ces derniers. Au final, il y aurait également eu des blessés du coté de ceux qui ont mené l’attaque. Et l’affrontement n’a pris fin que lorsque les éléments des forces de l’ordre ont débarqué. « Aussitôt après l’arrivée des forces de l’ordre, ils ont tous pris la fuite », rajoutent les Mafami.
Jets de pierres. En fait, selon toujours les explications, tout aurait commencé par des conflits de logements. Aucun terrain d’entente n’a été trouvé depuis un certain temps entre les deux parties qui, toutes les deux voulaient enfin récupérer respectivement leurs patrimoines (les logements déjà subdivisés en fonction des régions) et ne voulaient plus se les départager. Ainsi, au fil du temps, la situation s’est aggravée, entre les deux parties rivales. Selon les témoignages, des jets de pierres auraient même eu lieu dans la journée du dimanche, avant l’attaque. Des responsables des deux parties auraient donc essayé de calmer la situation. Mais en vain. Ce qui aurait abouti à cette attaque.
Représailles. Ainsi, d’après toujours les témoignages, les deux blessés du Mafami seraient encore en soins intensifs à l’hôpital actuellement, à cause de leurs profondes blessures. Devant une telle situation, les Mafami ont affirmé qu’ils prennent ce qu’ils viennent de subir comme une déclaration de guerre. « Cela ne va pas s’arrêter là », disent-ils. Dans ce sens, ces derniers ont effectué une assemblé générale hier, dans l’après midi, pour, selon eux, «planifier les représailles». Avant de continuer : «Nous ne voulons aucun intermédiaire dans cette affaire. Et nous voulons que ce soit directement le Ministre de tutelle qui intervienne ». Ainsi, à l’issue de leur réunion, il aurait été délibéré que la clé d’un logement qui a en quelque sorte fait l’objet du conflit leur soit rendue. En outre, ces partisans du Mafami auraient voulu que ceux qui ont perpétré l’attaque soient tous arrêtés. Par ailleurs, nous avons essayé d’avoir la version de ceux qui auraient mené l’offensive, mais personne ne voulait parler. «Il n’ya aucun responsable qui peut vous répondre et l’on n’en sait rien », ont-affirmé la plupart de nos interlocuteurs du coté de Bamami.
Etat de droits. Par ailleurs, toujours sur ce sujet, une rencontre a eu lieu entre les différents responsables hiérarchiques étatiques et les différents responsables de l’université, y compris le président de la CROUA (premier responsable de l’attribution des cités universitaires) et les leaders des associations en question. A l’issue de laquelle, il a été question du respect des lois étant donné que Madagascar est maintenant un Etat de droit. En outre, un appel au calme entre les deux parties qui se sont violemment affrontées a été lancé. Brefs, d’après les explications, la situation est maintenant sous contrôle.
Arnaud R.