En 120 ans, cet établissement sis à Ambatofotsikely s’est fixé un double objectif de contribuer, d’une part, à la prévention et au traitement des maladies et d’autre part, au développement économique, le tout, à travers des activités de recherche, de formation et de santé publique.
1898-2018. L’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) célèbre cette année ses 120 années au service de la science et de la santé de la population à Madagascar. L’IPM, établissement scientifique privé malgache à but non lucratif,cette célébration a été placée sous le haut patronage du ministère de la Santé publique,Il est régi par une convention datant de 1961 qui lie l’Institut Pasteur de Madagascar et le gouvernement malgache.
Genèse au XIXè siècle. L’histoire de l’IPM débute en 1898, une période durant laquelle Madagascar faisait face à plusieurs maladies infectieuses, dont la variole et la rage. Des vaccins existaient déjà à cette époque, mais le transport de Paris vers Madagascar les rendait inactifs, en raison de la durée du trajet. Le général Gallieni, gouverneur de Madagascar à l’époque décide, en mars 1898, de mettre en place un institut vaccinogène et antirabique qui fabriquerait des vaccins contre la rage et la variole. Sitôt cette structure mise en place et confiée au Dr André Thiroux, médecin de marine et pasteurien, la fabrication de vaccins a débuté. En novembre 1898, les premières doses de vaccin antivariolique sont produites, ce qui a permis d’éradiquer la variole. Madagascar a été le premier pays à l’avoir éradiqué, en 1917.
La fabrication du vaccin antirabique a mis plus de temps, mais le 6 Janvier 1901, le service antirabique a ouvert ses portes. Une centaine de personnes ont pu être traitées. Depuis, la vaccination antirabique n’a jamais cessé à Madagascar. De nos jours, environ 6000 personnes sont prises en charge gratuitement par le centre de traitement antirabique de l’IPM chaque année. L’Institut Pasteur ne produit plus de vaccin antirabique, mais achète et distribue 35.000 flacons de vaccins par an aux 30 centres antirabiques qui dépendent du ministère de la Santé publique.
L’année de création de l’Institut coïncide également avec l’arrivée de la peste à Madagascar, dont le premier cas a été diagnostiqué à Toamasina le 24 novembre 1898. A partir de cette époque, l’IPM n’a cessé d’effectuer des travaux de recherche et de participer à la lutte contre cette maladie. En 2017, l’IPM s’est fortement mobilisé au côté du ministère de la Santé publique dans la lutte contre l’épidémie de peste qui a sévi dans la Grande Ile (diagnostic biologique, participation à la surveillance épidémiologique, fourniture de tests de diagnostics rapide aux centres de santé…).
De nos jours… Si à ses débuts, l’IPM ne comptait qu’une dizaine d’employés, son personnel est aujourd’hui composé de 550 personnes dont 95% de Malgaches. L’IPM compte 9 unités de recherche – où plusieurs pathologies sont étudiées, dont la peste, la tuberculose, le paludisme, la résistance aux antibiotiques, la bilharziose, la grippe et la poliomyélite – et 10 centres et laboratoires nationaux et internationaux. Citons également les services proposés à la population. Le plus connu du public est sans doute le Centre de Biologie Clinique, un laboratoire d’analyses biomédicales polyvalent. L’IPM propose également les services du Laboratoire d’hygiène des aliments et de l’environnement, œuvrant dans la surveillance des risques sanitaires liés à l’alimentation, des eaux et de l’environnement ; et du Centre de Vaccinations Internationales, qui assure les vaccinations recommandées à Madagascar et exigées pour les voyages internationaux. Les revenus générés par ces activités payantes servent à financer les activités de formation, de recherche et de santé publique de l’IPM.
Hanitra R.