
Les résultats de l’initiative Track-Fin constituent un outil d’aide à la décision permettant d’élaborer un plan sectoriel et un plan national d’investissement dans ce secteur.
L’initiative Track-Fin est actuellement développée dans quinze pays dont Madagascar. Le projet est réalisé sous le « lead » de l’Organisation mondiale de la Santé en collaboration avec les principales institutions nationales du secteur EAH (Eau, Assainissement et Hygiène), les bureaux nationaux de la Statistique, les départements en charge des finances et les organisations internationales comme l’OCDE et la Banque Mondiale. L’objectif consiste à mettre en pratique une méthodologie mondialement reconnue afin de suivre les flux financiers de ce secteur au niveau national. Pour le cas de Madagascar, « un besoin de financement de l’ordre de 195 millions USD par an a été identifié pour développer le secteur EAH suite à la présentation des rapports sur les données financières entre 2013 et 2015 ». Andriavelojaona Nirina, le directeur général de l’EAH au sein du ministère de l’Eau, des Energies et des Hydrocarbures, l’a évoqué hier lors d’un atelier de restitution des résultats de l’initiative « Track-Fin » à Ampandrianomby.
Suivre les dépenses. Cependant, le budget national consacré à ce secteur reste encore très faible, soit à peu près 24 millions USD en 2016, d’après les résultats du GLAAS (Global Analysis and Assessment of Sanitation and Drinking Water) publiés l’an dernier. En outre, 38% seulement des besoins en investissement pour ce secteur ont été financés. Le niveau de participation des usagers et des communautés dans la planification des programmes WASH est également faible. Notons que l’initiative « Track-Fin » consiste à aider les pays à produire des comptes nationaux WASH et à suivre le financement du secteur sur une base régulière et comparative. Les systèmes de collecte, d’analyse et de traitements des données financières seront ainsi renforcés aux fins de l’élaboration de politique et de la programmation concernant ce secteur. Le but est de suivre toutes les dépenses qui y sont réalisées par l’ensemble des entités économiques notamment les gouvernements, les institutions publiques, les organismes publics et privés, les ONG, les fondations, les bailleurs de fonds, les investisseurs et les ménages.
Nécessité politique. D’après les explications de Didier Allély, un consultant international de l’OMS, beaucoup de pays ont du mal à identifier les informations financières sur la situation du secteur EAH. « Ils n’ont aucune idée du montant payé par les usagers, entre autres. D’où, la collecte des données sur le financement de ce secteur s’avère une nécessité politique. De son côté, Madagascar s’est engagé à consacrer 0,5% de son PIB à l’assainissement tout en augmentant le budget alloué au ministère de tutelle », a-t-il exposé. En outre, « on encourage également l’utilisation à bon escient de financement servant à l’exploitation ou à la maintenance dans le secteur EAH pour une durabilité des services. En effet, beaucoup d’infrastructures tombent en désuétude faute de financement suffisant pour la maintenance ou en raison du coût d’exploitation plus élevé », a-t-il enchaîné. La Représentante de l’OMS, Yolande Massimbe, pour sa part, a soulevé que cette organisation s’engage à continuer à appuyer Madagascar pour finaliser le processus. « On ne peut pas atteindre les Objectifs du Développement Durable sans l’amélioration du secteur EAH », a-t-elle rajouté. En tout, les résultats de l’initiative Track-Fin constituent un outil d’aide à la décision permettant d’élaborer un plan sectoriel et un plan national d’investissement dans ce secteur.
Navalona R.